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Citation de gill


Un immense paysage de Provence. Au fond, il y a une chaine de collines blanches et bleues.
Dans la plaine, un verger d'olivier gris et d'amandiers verts alignés sur la terre qui est toute dorée d'herbes sèches. Au milieu du paysage, une petite forme noire s'avance. Elle ne paraît pas plus grande qu'un grillon, et les oliviers sont hauts comme des touffes de thym.
La petite forme s'est rapprochée. C'est une jeune fille qui porte un panier assez lourd. La voici qui s'arrête juste devant nous : elle se baisse, elle cueille une fleur des champs. Elle la pique dans ses cheveux qui sont dorés, très courts et bouclés comme la laine des agneaux.
Agenouillée contre le ciel, elle est très belle. Elle a un visage grave d'enfant, un cou frêle, mais droit et pur, et les seins gros et durs des vierges paysannes.
Elle se lève, elle continue sa route ; elle s'éloigne sous l'ombre claire des oliviers, et l'on voit briller sur sa nuque une très fine chaîne d'or, car elle porte, au creux de sa gorge, la chaude médaille de son baptême.
Au bord d'un ruisseau, qui est presque une petite rivière, il y a des saules, des trembles et des roseaux. Il y a aussi des libellules qui révèlent brusquement de petits rayons de soleil, et les reflets de l'eau courante qui éclairent le dessous des feuilles.
Dans l'eau, voici un grand jeune homme. Il est brun, il a un petit maillot noir et un tricot blanc de laine élastique. Il marche dans l'eau, sans bruit, le long de la rive.
Il s'agenouille, il plonge sa main sous les racines des osiers. Puis, il se couche, pour enfoncer son bras dans un trou invisible. Son visage seul sort de l'eau. Soudain il se relève : il tient par les ouïes une longue truite marbrée qui danse comme un pendu : il la porte à bout de bras, et va la mettre dans une besace de toile brune qui est attachée par la bretelle à la branche penchée d'un saule, et soudain, il lève la tête, et regarde plus bas, vers l'autre rive.
Sur cette rive, voici la jeune fille qui s'avance. Elle n'a pas vu le garçon. Elle pose son panier, elle s'assoit dans l'herbe ; elle veut quitter ses souliers pour traverser le ruisseau à gué. Mais le noeud des lacets semble trop durement serré. Le jeune homme qui sourit, fait quelques pas vers elle.
Elle lève la tête, elle le voit, elle a peur....
(lever de rideau de l'édition de poche paru en 1975)
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