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Citation de Presence


Sa cousine… La cousine de Barreto. Vous savez, cette cousine de Barreto ? Elles avaient à peu près le même âge. Et elle, si aimable et tranquille, pouvait dire que la situation de sa cousine lui faisait de la peine. Une situation difficile, car l’oncle Wagner avait toujours beaucoup bu. Imaginez une petite fille qui devient une jeune fille et commence à flirter. Et, un jour sur deux, elle doit supporter son père bourré. Un jour sur deux, elle doit nettoyer son vomi par terre. Imaginez ce que c’est d’entendre à tout bout de champ son père dire à sa mère : Allez-vous faire foutre, toi et ta fille ! Et la fille, c’est vous. Imaginez. Il arrive un moment où vous ne pensez plus qu’à une chose : vous marier. Disparaître ! Parce que vous vous jurez que vous n’allez plus supporter tout ça comme votre mère l’a supporté. C’est pour ça que, elle, si calme, bienveillante et tranquille, pouvait dire que sa cousine lui faisait de la peine, voilà ! Enfin, de la peine, euh, non : pas au point qu’elle pouvait dire qu’elle avait de la peine. Mais c’était quand même un sentiment suffisamment fort (même si elle ne le disait pas, même si elle ne le pensait pas en ces termes) pour qu’un certain goût amer, un petit pincement au cœur, qui semblait dire que si au moins sa cousine n’était pas si jolie, ce sentiment serait beaucoup plus intense. Même si ce goût n’était pas si amer, ni son cœur si serré, Rosângela avait de la peine pour sa cousine, quoi qu’on entende par là. Maintenant, imaginez quelqu’un qui pense à tout ça, sans y penser. C’est cette question de la sensation, vous comprenez ?
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