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Citation de Tempsdelecture


Van Upp avait toujours cru être Van Upp.
Au début, tout ce qu’il savait était qu’il y avait quelque chose de mal en lui, quelque chose de faux, qui réclamait un remède. En pleine dépression nerveuse, cette voix sentencieuse était sa seule certitude.
Son premier souvenir, dont il gardait comme un trésor l’image, le son, les sensations, appartenait à la clinique psychiatrique. Une lumière fulgurante, un mugissement entrecoupé qu’il identifia très vite puisque c’était sa respiration. Chaque fois qu’il expirait il avait peur de se vider. Il se rappelait aussi un homme blanc de la tête aux pieds, au visage dépourvu d’autres traits que ses yeux, et une femme à onze doigts: son médecin et l’infirmière qui lui injectait des calmants.
Son dysfonctionnement se manifestait par une absence de discernement. Il ne pouvait distinguer les images qu’il voyait – la lumière, l’homme en blanc, l’infirmière – de celles produites par son imagination: son père, un pistolet, un feu. Il ne pouvait attribuer du sens à ce qu’il voyait: les yeux et la bouche de l’infirmière étaient équivalents aux trois trous d’une prise de courant. Privé de la notion de perspective, il confondait ce qu’il avait devant lui avec ce qui était au fond. Il ne distinguait pas une phrase du grincement d’une porte: tout était bruit.
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