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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782752900166
304 pages
Phébus (03/09/2004)
3.75/5   8 notes
Résumé :

Un pays d'Amérique latine qui ressemble furieusement à l'Argentine... Urne succession de crimes qui remuent beaucoup de mauvais souvenirs : on retrouve successivement les cadavres, fort méchamment mis à mal, de trois tortionnaires impunis qui avaient tenu le haut du pavé sous l'ancienne dictature militaire... La police. charge le détective Van Upp de mener l'enquête...

Étrange citoyen que ce Van Upp, qui a lui-même de lourds souvenirs à g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
C'est avec enthousiasme que j'ai commencé la lecture du roman La griffe du passé. Pour tout dire, mon enthousiasme avait commencé plus tôt : c'est que j'avais lu précédemment et apprécié un autre roman de l'auteur Marcelo Figueras, une sorte de roman d'apprentissage se déroulant à l'époque de la dictature en Argentine. Ce nouveau roman, bien qu'il soit annoncé comme un roman policier, se déroule à la même époque et ne pouvait que contenir des thèmes similaires.

Le début de la griffe du passé est prometteur. Deux vieux chefs de l'ancien régime dictatorial meurent dans des circonstances étranges. le détective van Upp mène l'enquête : il semble efficace et professionnel, il est cultivé (grand admirateur de l'oeuvre de Shakespeare, dont il récite des vers de temps à autre) et troublé par un démon du passé (on aime bien les personnages au lourd passé, tourmentés, ça les rend plus accessibles et enclin à faire leur travail correctement). Bref, c'est un personnage bien développé, en chair et en os si je puis me permettre, complexe et complet.

Puis, j'ai été un peu surpris de constater que l'action ne se déroulait pas en Argentine mais dans un pays fictif : Trinidad. Bon, on reste en Amérique du Sud, avec tous ces noms de lieux hispanophones. Et les chefs de l'ancien régime, les Prétoriens, font référence aux différentes juntes qui se succédèrent à la tête de l'Argentine. Sur le coup, je me suis demandé pourquoi l'auteur avait fait ce choix puisque, inventer alors que tout semblait concorder. Sans doute une plus grande liberté, surtout si certains des acteurs (ou leurs familles) sont encore en vie. Dans tous les cas, l'univers que Figueras a créé est très crédible, très bien décrit, réaliste, évocateur.

La plume est une autre grande force de Figueras. On sent l'atmosphère lourde, pesante, qui règne dans le pays malgré la fin de la dictature. La violence semble menacer de revenir à tout moment, à chaque coin de rue. C'est que les fantômes du passé ne sont jamais loin. Et il faut dire que l'auteur fait promener ses personnages dans des endroits propices aux crimes, comme des bars miteux, des quartiers pauvres et violents, des endroits reculés comme le port ou un vieux monastère. Sans oublier qu'une aura de mystère entoure van Upp. L'auteur est également cultivé, à l'image de son protagoniste. Outre Shakespeare et d'autres canons de la littérature, il fait mention d'événements historiques. Et c'est sans oublier toutes ces références à la Bible qui semblent entourer les meurtres… augmentant d'un cran la sensibilité des personnages, tourmentés par des idées d'absolution, de pardon, etc.

Bref, tous les éléments sont là pour créer une histoire extraordinaire. Plus, même. Trop, peut-être? Selon moi, Marcelo Figueras a voulu trop en faire. Son enquête policière se transforme en roman social et psychologique dont les mailles deviennent nombreuses et difficiles à suivre. le passé de van Upp devient trop compliqué, trop lourd, entremêlé à l'affaire à laquelle il enquête. Certains de ses collègues veulent sa peau (je ne me rappelle plus pourquoi) et fouillent ce passé. Même pape rend visite au pays et les autorités religieuses du pays, mêlés à la junte des Prétoriens, prennent peur. J'avais l'impression que l'intrigue allait dans toutes les directions. Et tout ça dans un peu moins de 300 pages. Figueras était-il trop ambitieux? Comme je l'ai écrit, j'adore sa plume, ses idées sont fascinantes. Peut-être avait-il le matériel pour plusieurs histoires et il a tenté de les réunir en une seule? Dommage.
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J'ai d'emblée trouvé l'idée de mettre en toile de fond à cette enquête policière la trame historique de l'Argentine des généraux vraiment brillante. Ça a été pour moi une bonne opportunité pour découvrir un peu mieux cette dictature militaire. Mon intérêt a par ailleurs a perduré tout le long de ma lecture même si, à vrai dire, il n'y a réellement aucun repère historique précis: seules les conséquences de la dictature sur la population sont passées au crible, dans leurs détails les plus terribles (disparations, massacres..). Les (très courts) chapitres se divisent entre narration et digression sur ce régime prétorien, qui a atteint des sommets de cruauté et d'inhumanité. Au delà de cette perspective historique, apparaissent, aussi, bien rapidement les ficelles du roman policier, ficelles qui semblent, peut-être, être un peu trop grosses:
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Van Upp avait toujours cru être Van Upp.
Au début, tout ce qu’il savait était qu’il y avait quelque chose de mal en lui, quelque chose de faux, qui réclamait un remède. En pleine dépression nerveuse, cette voix sentencieuse était sa seule certitude.
Son premier souvenir, dont il gardait comme un trésor l’image, le son, les sensations, appartenait à la clinique psychiatrique. Une lumière fulgurante, un mugissement entrecoupé qu’il identifia très vite puisque c’était sa respiration. Chaque fois qu’il expirait il avait peur de se vider. Il se rappelait aussi un homme blanc de la tête aux pieds, au visage dépourvu d’autres traits que ses yeux, et une femme à onze doigts: son médecin et l’infirmière qui lui injectait des calmants.
Son dysfonctionnement se manifestait par une absence de discernement. Il ne pouvait distinguer les images qu’il voyait – la lumière, l’homme en blanc, l’infirmière – de celles produites par son imagination: son père, un pistolet, un feu. Il ne pouvait attribuer du sens à ce qu’il voyait: les yeux et la bouche de l’infirmière étaient équivalents aux trois trous d’une prise de courant. Privé de la notion de perspective, il confondait ce qu’il avait devant lui avec ce qui était au fond. Il ne distinguait pas une phrase du grincement d’une porte: tout était bruit.
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- Le pouvoir est exhibitionniste. Il se montre parce que, en se montrant, il s'accroît. Pas un n'échappe à cette règle.
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