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Citation de pchion


pchion
02 décembre 2017
Bordelli secoua la tête. Entendre les propos de ce père de famille équivalait à épier par le trou de la serrure l'âme de la bourgeoisie italienne. Cela confirmait ce dont il était convaincu depuis toujours : il n'y avait rien de plus pourri que la bourgeoisie italienne, que la haute, la moyenne et la petite bourgeoisie italienne, qui s'étaient putréfiées sous le fascisme et à la Libération. Tout était horriblement simple. Les riches ne songeaient qu'à être encore plus riches, peu leur importait la marche du monde, une seule chose comptait à leurs yeux : voler et accumuler des fortunes. Ils se moquaient bien d'être gouvernés par le fascisme ou par la démocratie, ils voulaient jusque qu'on les laisse s'enrichir tranquillement. Ils étaient avides, mesquins, stupides. Ils gagnaient de l'argent grâce à des gens qu'ils méprisaient - ce qui n'avait rien de nouveau, d'ailleurs. Ils étaient hautains, gloutons, banals, obtus, ils comptaient leur argent en se léchant les doigts, s'enfermaient dans leurs villas en croyant se couper du monde, ce monde qui se traînait sous le fardeau du travail, de l'autre côté de leurs jardins. Ils étaient persuadés d'écarter la mort de la même façon et lorsque l'un d'eux s'éteignait ils se dévisageaient, les yeux écarquillés, incapables de comprendre par quel mystère leur richesse n'avait pas su les protéger.
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