Margaret Watson

Elle ne fuyait pas. Au contraire. C’était une décision mûrement réfléchie. Une preuve d’intelligence, de fermeté et de maturité. Elle se comportait ainsi en femme libre et responsable. 
En réalité, tout ce qu’elle voulait, c’était oublier Walker Barnes. Le sortir de sa mémoire une fois pour toutes et que sa vie reprenne son cours comme avant.Effacer de son esprit jusqu’au souvenir de sa présence au mariage. 
Mais que faire pour ça ? Comment y parvenir ? 
Le temps pressait. Elle n’en pouvait plus. 
Cette histoire lui avait déjà coûté deux nuits de sommeil et ça suffisait amplement. Pas question d’en sacrifier une troisième. 

Le baiser qu’il lui donna alors fut si passionné qu’elle y reconnut l’amertume du désespoir. Une amertume qu’elle avait si souvent ressentie et qu’elle retrouvait chez lui. 
Il la couvrit de caresses, qu’elle lui rendit à son tour. Il lui tint le visage à la lumière quand il l’embrassa et elle ne chercha pas à éviter son regard. D’ailleurs, l’aurait-elle voulu qu’elle ne l’aurait pu. Ses yeux débordaient d’amour. D’amour et aussi d’espérance. Quoi qu’il arrive, désormais, ils n’étaient plus qu’un. 

Le Walker dont elle se souvenait était pugnace. Au lycée, il posait toujours des tas de questions. Et quand il était confronté à un problème il ne lâchait pas le morceau tant qu’il n’avait pas réussi à le résoudre. 
Alors, s’il s’était mis dans la tête l’idée que Nick était son fils, il ne la laisserait pas en repos. Le connaissant comme elle le connaissait, il la harcèlerait sans relâche, cela ne faisait aucun doute. 

Et, en le mettant dehors sans ménagement, elle lui avait fait comprendre que Nick, son fils, n’était pas un objet,un jouet qu’on se passait de main en main et qu’on jetait après usage. D’ailleurs, était-il seulement prêt pour la paternité ? Prêt à endosser la responsabilité d’un adolescent ? Ou bien voulait-il seulement assouvir un obscur désir de vengeance ? Il n’en savait plus rien. 

Elle le désirait, lui. Mais ce n’était pas tout. Elle voulait qu’il la pénètre, qu’il comble tous les vides que, depuis si longtemps, elle ressentait en elle. 
C’était cela. Elle voulait combler le vide de sa vie, qu’elle ressentait depuis cette nuit fatale au lycée, autant que le vide de son corps. Et cela avait beau être de la folie pure, il n’y avait que Walker pour le faire. 

On ne sait pas assez que l’éducation des enfants repose pour beaucoup sur la pratique du compromis. Et que cela requiert les talents de négociateur d’un avocat et la patience d’un saint.  Pour ce qui était des talents de négociateur, elle était devenue experte en la matière… Mais pour la patience elle avait encore des efforts à faire. 

Elle avait beau frissonner de plaisir à cette idée, elle ne pouvait s’empêcher d’en douter. N’avait-elle pas découvert que cet homme défrayait la chronique people en s’affichant avec les plus belles actrices du moment ? Pourquoi voudrait-il d’une femme comme elle ? Une fille qui avait couché avec lui alors qu’elle en aimait un autre ? 

Quel plaisir de sentir cette poitrine d’acier dans son dos ! Quel contraste avec la douce chaleur qui irradiait de son corps, en dépit des couches de vêtements ! Et comme sa chemise fraîchement lavée sentait bon la nature après la pluie ! Sans parler de son sweater, aussi doux qu’une couverture de bébé ! 

Impitoyables, ses doigts l’effleurèrent de nouveau. Si Jen ne put réprimer un mouvement de hanches, elle resta muette. Elle tint bon… jusqu’au moment où il lui caressa le bout du téton et le pinça entre ses doigts. Alors, elle s’ouvrit au plaisir qui la submergeait et elle clama son désir. 

Mais le base-ball, c’est vraiment un truc de malades. Je ne vois pas quel intérêt il peut y avoir à taper dans une balle avec un morceau de bois. Quant à attendre, en plein soleil, qu’une balle t’arrive dessus, très peu pour moi ! Moi, j’préfère les ordinateurs.