La littérature est mère de filles matricides. Celles-ci se nomment "sciences sociales" et "sciences exactes". Tout le travail de l'esprit, ses errances, ses inventions logiques ou fantastiques, ont fourni à la littérature son champ d'observation universel, jusqu'à ce qu'elle en soit dans une large mesure dépossédée par les philosophies humaines et naturelles tout d'abord, puis, au siècle dernier, par les disciplines. Au coeur de ce recueil d'essais est la question suivante : est-ce que le roman peut, dans un monde de sciences sociales et exactes, retrouver une place centrale dans le discours intellectuel?