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Citation de Tandarica


Maria Banuş
Noces

Dans la chambre nuptiale il faisait un froid noir, cosmique.
Déshabille-toi, lui ai-je dit, réchauffe-moi.

Il a d'abord dévissé sa tête,
avec le grincement de Saturne,
quand il essaie d'échapper à l'étreinte de l'anneau,
ou comme un bouchon de verre
qui crisse dans le goulot en verre d'une bouteille.
Puis il a dévissé son bras droit,
comme une ogive d'obus.
Il a dévissé son bras gauche,
comme une fusée svelte, métallique.
Il a dévissé la prothèse de sa jambe droite,
jurant comme un mécano auprès d'un moteur grippé,
a dévissé la prothèse sa jambe gauche,
et la ferraille geignait sur le fer,
ainsi que dans un atelier de chaudronnerie.

Je me suis traînée auprès de son cœur,
j'ai posé ma tête sur sa poitrine,
j'ai écouté les battements de son cœur.
Il ne grinçait pas, ne cliquetait pas, n’éclatait pas,
il palpitait.

Des brins d'herbe poussèrent alentour,
un museau de lapin apparu entre les branches d’un noisetier,
un bout de ciel, un lambeau laiteux de nuages.
Alors enfin, j’ai pu pleurer.

(traduction en français par Aurel George Boeșteanu)
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