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Citation de MegGomar


Donc, des deux côtés du Tcheremoche, peu profond au printemps
et débordant en été, mais, indépendamment de la saison, toujours
rapide et bavard, étaient nichés entre collines et monts boisés, comme
dans la gorge profonde d’une femme, deux villages de montagne au
nom identique : Tcheremochné. Si l’on pouvait les regarder à vol
d’oiseau ou au moins du milieu de la rivière, on s’apercevrait que les
deux villages se faisaient face, se reflétant comme un visage dans un
miroir. Depuis la nuit des temps, les habitants des deux
Tcheremochné parlaient presque la même langue maternelle,
joignaient les mains pour le même « notrepère », célébraient le même
jour Noël et Pâques, leurs vêtements aussi étaient identiques, leurs
serments et leurs remerciements, seules les salutations des gens des
deux côtés de la rivière différaient légèrement et c’était probablement
leur unique dissemblance.
Mais de temps en temps leurs terres ancestrales passaient d’un
État à l’autre, comme une femme sans volonté qui échouait à un
homme plus chanceux, c’est pourquoi de temps à autre, et pendant
de nombreuses années sédimentées parfois en siècles, ceux qui
habitaient au pied de deux montagnes jumelles étaient séparés par
une frontière qui passait au milieu de la rivière, non concernée par ce
genre de modification.
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