Au cours des méditations auxquelles j’étais souvent astreinte (puisque j’allais dans une école religieuse et que, en plus, ma mère pratiquait beaucoup) je m’ennuyais terriblement. Je n’arrivais pas à penser. Si on me disait de méditer pendant un quart d’heure sur la charité chrétienne par exemple, je me mettais à faire comme tout le monde, je calais ma tête entre mes mains et je me disais : «Aimez-vous les uns les autres, c’est vraiment bien. Oui, il faut s’aimer les uns les autres, ça c’est vrai et ce n’est pas facile parce qu’il y a des gens qu’on n’a pas envie d’aimer et puis il y en a d’autres qu’on voudrait bien aimer et qui ne se laissent pas aimer. »