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3.71/5 (sur 1146 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alger , le 03/03/1928
Mort(e) à : Valréas , le 09/05/2001
Biographie :

Marie Cardinal, née Simone Odette Marie-Thérèse Cardinal, est une romancière française.
Elle est la sœur du réalisateur Pierre Cardinal.

Licenciée en philosophie à Paris en 1948, elle obtient son diplôme d'études supérieures de philosophie sur Philon d'Alexandrie, puis décide de préparer l'agrégation, études auxquelles elle met un terme après son mariage en 1953 avec Jean-Pierre Ronfard, metteur en scène et comédien de théâtre.

De 1953 à 1960, elle enseigne la philosophie, à Salonique, Lisbonne, Vienne et Montréal, puis met un terme à sa carrière professorale pour se tourner vers le journalisme, collaborant à différents hebdomadaires tels que L'Express ou encore Elle.

Elle a été à l'initiative de la création du Syndicat des écrivains de langue française et en fut présidente honoraire à vie.
L'auteure féministe s'est éteinte en 2001, à l'âge de 72 ans. Elle est enterrée à Malaucène (84).
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Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres - "Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)

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Citations et extraits (169) Voir plus Ajouter une citation
Au cours des méditations auxquelles j’étais souvent astreinte (puisque j’allais dans une école religieuse et que, en plus, ma mère pratiquait beaucoup) je m’ennuyais terriblement. Je n’arrivais pas à penser. Si on me disait de méditer pendant un quart d’heure sur la charité chrétienne par exemple, je me mettais à faire comme tout le monde, je calais ma tête entre mes mains et je me disais : «Aimez-vous les uns les autres, c’est vraiment bien. Oui, il faut s’aimer les uns les autres, ça c’est vrai et ce n’est pas facile parce qu’il y a des gens qu’on n’a pas envie d’aimer et puis il y en a d’autres qu’on voudrait bien aimer et qui ne se laissent pas aimer. »
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Moi qui n’avais pas pu pleurer depuis si longtemps moi qui cherchais en vain depuis tant de mois le soulagement des larmes, voilà qu’elles coulaient enfin par grosses gouttes qui détendaient mon dos, mon torse, mes épaules. J’ai pleuré pendant longtemps. Je me vautrais dans cet orage, je le laissais prendre mes bras, ma nuque, mes poings serrés, mes jambes repliées sur mon ventre. Depuis combien de temps n’avais-je pas éprouvé le doux calme du chagrin ? Depuis combien de temps n’avais-je pas laissé mon visage barboter dans la tendresse des larmes mêlées d’un peu de salive et de morve ? Depuis combien de temps n’avais-je pas senti couler la gentille liqueur tiède de la peine ?
J’étais bien là, comme un enfant repu dans son berceau, les lèvres encore pleine de lait, envahi par la torpeur de la digestion, protégé par le regard de sa mère. J’étais allongée sur le dos, des tout mon long, obéissante, confiante. Je me suis mise à parler de mon angoisse et j’ai deviné que j’allais en parler longtemps, pendant des années. J’ai senti dans le fin fond de moi que j’allais peut-être trouver le moyen de tuer la chose.
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L'oubli est la plus compliquée des serrures mais il n'est qu'une serrure, il n'est pas une gomme ou une épée, il n'efface pas, ne tue pas, il enferme.
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Parler, parler, parler, parler.
"Parlez, dites tout ce qui vous passe par la tête, essayez de ne pas faire de tri, de ne pas réfléchir, essayez de ne pas arranger vos phrases. Tout est important, chaque mot."
C'était le seul remède qu'il me donnait et je m'en gavais. Peut-être que c'était ça l'arme contre la chose : ce flot de mots, ce maelström de mots, cette masse de mots, cet ouragan de mots ! Les mots charriaient la méfiance, la peur, l'incompréhension, la rigueur, la volonté, l'ordre, la loi, la discipline et aussi la tendresse, la douceur, l'amour, la chaleur, la liberté.
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« L’oubli est la plus compliquée des serrures mais il n’est qu’une serrure, il n’est pas une gomme ou une épée, il n’efface pas, ne tue pas, il enferme. Je sais maintenant que l’esprit capte tout, classe tout, range tout et entretient tout. Tout, cela veut dire : même ce que je crois ne pas avoir vu, entendu ou senti, même ce que je crois ne pas avoir compris, même l’esprit des autres. Chaque événement aussi minuscule soit-il, aussi quotidien soit-il ‘comme par exemple de m’étirer le matin en bâillant), est catalogué, étiqueté, serré dans l’oubli mais indiqué dans la conscience par un signal souvent microscopique : une brindille d’odeur, une étincelle de couleur, un clignement de lumière, une parcelle de sensation, un éclat de mot. Et même encore moins que cela : un frôlement, un écho. Et même encore moins : un rien qui existerait. »
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Les mots pouvaient être des blessures ou des cicatrices de blessure, ils pouvaient ressembler à une dent gâtée dans un sourire de plaisir.
Les mots pouvaient aussi être des géants, des rocs profondément enfoncés dans la terre, solides, et grâce auxquels on franchit des rapides.
Les mots pouvaient enfin être des monstres, les S.S. de l’inconscient, refoulant la pensée des vivants dans les prisons de l’oubli.
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A l'heure dite j'étais au fond de l'impasse, toute empaquetée de serviettes, de coton, engoncée dans des sortes de couches que je m'étais fabriquées. J'ai attendu un peu parce que j'étais arrivée en avance. La personne avant moi est sortie. Comme la veille j'ai entendu les ouvertures et les fermetures des deux portes. Enfin je suis entrée et j'ai dit tout de suite :
« Docteur, je suis exsangue. »
Je me souviens très bien avoir employé ce mot parce que je le trouvais beau. Je me souviens aussi que je voulais avoir un visage et une attitude pathétiques. Le docteur m’a répondu doucement et calmement :
« Ce sont des troubles psychosomatiques, cela ne m’intéresse pas. Parlez-moi d’autre chose. »
Il y avait là ce divan que je ne voulais pas employer. Je voulais rester debout et me battre. Les mots que cet homme venait de prononcer m’avaient giflée en pleine face, jamais je n’avais rien encaissé de si violent. En pleine figure ! Mon sang ne l’intéressait pas ! Alors tout était détruit ! J’en étais suffoquée, foudroyée. Il ne voulais pas que je parle de mon sang ! Mais de quoi d’autre voulait-il que je parle ? de quoi ? En dehors de mon sang il n’y avait que la peur, rien d’autre, et je ne pouvais pas en parler, je ne pouvais même pas y penser.
Je me suis effondrée et j’ai pleuré.
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-Vous n'aimez pas Paris ?
- J'aime Paris au contraire. Paris c'est beau et c'est poignant. Les deux. Les structures et les espaces sont beaux, les gens sont poignants. Une beauté à pleurer, une misère à pleurer. Il y a une tradition de cette ambiguité: le Louvre et Gavroche, les jardins du Luxembourg et les bandits de Montrouge. Notre-Dame et les Invalides, les faubourgs Saint-Germain et le 20e. Proust et Zola ou Céline. A côtoyer ces merveilles, la misère y est encore plus grande. (p. 32)
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La folie se porte mal dans une certaine classe, il faut la cacher à tout prix. La folie des aristocrates ou du peuple est considérée comme une excentricité ou une tare, elle s’explique. Mais, dans la nouvelle classe des puissants, elle ne s’ admet pas. Qu’elle vienne de la consanguinité ou de la misère, passe, cela se comprend, mais pas du confort, de l’aisance, de la bonne santé, de l’équilibre que donne l’argent bien gagné. Dans ce cas-là, c’est une honte.
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L'oubli est la plus compliquée des serrures mais il n'est qu'une serrure, il n'est pas une gomme ou une épée, il n'efface pas, ne tue pas, il enferme.
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