La catégorie des romans de montagne, spécialement d’alpinisme, répond à des critères bien précis, un peu comme les polars.
Il faut un cadre : la grandeur des sommets.
Des personnages aux caractères bien trempés.
Une intrigue forte (meurtre au sommet, accident puis secours…)
Enfin une situation hors normes où les acteurs vont pouvoir se révéler.
La montagne, la vraie, celle qu’on qualifie de Haute, où l’homme n’a pas sa place, y est juste toléré le temps d’une balade (dans le jargon, on dit une « course »), est un formidable cristallisateur à la fois des émotions et des volontés humaines.
On retrouve ces conditions extraordinaires en temps de guerre, en haute mer, éloigné de toute civilisation, peut-être bien dans une capsule dérivant dans l’espace. Partout où l’environnement n’est pas fait pour l’homme, où l’on doit lutter d’une manière ou d’une autre, contre les autres ou contre nous-mêmes, notre moi profond (notre âme ?) se révèle.
Marie Chalon raconte le Chamonix d’une bande de copains, majoritairement anglais et férus de grimpe. Ce ne sont pas des petits jeunes qui campent avec trois francs six sous (oui, le roman date d’avant l’euro), mais des adultes qui ont déjà pas mal bourlingués à la fois sur les sommets du monde et dans leurs vies personnelles.
Dans cette première partie Chamoniarde, il sera davantage question de rapports humains (amitié, amour) que d’exploits sur glace et rocher. L’auteur nous fait pénétrer dans un univers à part qui pourtant jouxte le notre : la vie des autres.
Dans la seconde partie, tout ce petit monde se retrouve sur des pentes himalayennes plutôt inhospitalières. Là se révèlent la face obscure de chacun, à commencer par ce mystérieux assassin qui a déjà tenté de sévir dans la célèbre vallée alpine. Mais ceci n’est qu’un prétexte à dévoiler nos faces nord, celles que nous ne connaissons à peine nous-mêmes.
Commenter  J’apprécie         20