Marie-Christine Masset

fleur jaune dans la montagne

Marie-Christine Masset.

Edition l’Harmattan

Alban, berger des vastes Cévennes, allégorie de la perte du sens de lui-même, s’échappe à contre-courant de la réalité. L’introduction met en scène Perceval, Trevizent, et Amfortas. Percée dans le Graal, le lecteur perçoit la symbolique des gestes du berger Alban comme une quête de lumière. « Une fleur jaune dans la montagne » interlude de l’impalpable beauté est l’Arnica-Montana réel astre Cévénol. Alban se dédouble, part avec la Petite, sa brebis vers les cimes Cévénoles. « Personne ne sait que le cœur d’Alban bat au même rythme que celui de sa bête. Souffle de vie, vie et souffle. La petite, Alban, Alban, la Petite. »Alban berger qui respire la terre de ses ancêtres, attentif au temps qui passe, personnage métaphysique, est le rai du contre jour. Sauver sa brebis, dans un rite ancestral « vers le salut, afin de la présenter dans les mains du monde » est un devoir d’action. Alban creuse le lit de la Petite de finitude avec la terre. « La Petite glisse lentement vers l’ombre ». Le serpent symbole de mort, aura piqué la Petite. « Les étoiles s’emparent des ténèbres, pour les pulvériser de leur seule douceur ».Ce récit fantastique, rituellique, est précis. A l’instar de Giono, la poésie est le velours des mots. L’histoire d’Alban et de la petite sont des paraboles que la force emporte vers un réalisme sans failles.

Marie-Christine Masset auteure aux nombreux livres, écrit avec une sensibilité rare, l’histoire du Monde Vivant. Perfectionniste et visionnaire, l’auteure est imprégnée de la symbolique verbale.

« Il a dix ans, il a dix-mille ans quand assis à la table de la cuisine, il cache sa tête dans ses bras croisés et sanglote comme un homme qui a perdu le jour ».

Marie-Christine Masset signe d’une main de Maître le récit : du Patrimoine mondial de l’Humanité Pastoralisme. Causses et Cévennes.

Un seul oiseau ou le secret des Cévennes

Marie-Christine Masset

Edition Lacour

L’écriture limpide de ce récit est une splendeur. L’histoire de Boris Ornithologue, qui cherche la rencontre avec le faucon Pèlerin. Parabole du hiéroglyphe égyptien, symbole des pharaons pour écrire le verbe VOIR, Boris cherche la confrontation avec l’œil d’Horus.

Mylène, amoureuse de Boris, le connaissant parfaitement, épouse avec la narration, la ligne puissante de l’impossible espace de vie avec Boris. Tant le faucon Pèlerin dévore l’habitus de ce dernier. Ce récit aux phrases calmes et pénétrantes force notre entrée dans son mas et au cœur de sa désespérance. Puissamment stylée, cette rencontre au cœur des Cévennes bouleverse le lecteur.

« Quand, une à une les pierres seront désactivées et rendues à leur beauté première, il me sera impossible de marcher avec sérénité. »

« J’ai mis la pierre de Boris dans ma main, et maintenant, c’est moi qui meurs comme un marin ».

L’auteure Marie-Christine Masset a glissé dans nos mains un livre de lumière. « Je franchirai pour le vivre, la voie d’entrée de mon propre chemin ».

Reste au lecteur, la force nouvelle d’un regard venu des cîmes Cévénolles, emblème de la création du monde intérieur.