"Il a dix ans, il a dix mille ans quand assis à la table de la cuisine, il cache sa tête dans ses bras croisés et sanglote comme un homme qui a perdu le jour."
... La Petite glisse lentement vers l'ombre.
"J'ai mis la pierre de Boris dans ma main, et maintenant, c'est moi qui meurt comme un marin".
"Je franchirai pour le vivre, la voie d'entrée de mon propre chemin".
Lieux auxquels je reviens
extrait B
tandis que les flaques d’eau
s’évaporent insensiblement après des jours de pluie
laissant, plutôt que de la poussière, une boue
qui retient tout en place-
c’est ainsi que le sol se délivre
du trop-plein d’humidité survenue
encore et encore au-delà
de ce qu’il peut boire. Une fatigue
bienheureuse. Comme parfois je lis
et que les mots prennent la forme d’une histoire,
d’une personne ayant plus raison que tort
dans un dilemme reconnaissable –
d’une personne sans angoisse face aux décisions
ni divisée en moitiés fautives
mais inclinée vers
son destin, en une seule longue danse,
comme vers un jour de travail. Comme vers
des jours de travail que nous cherchons
accomplissons et dont nous cherchons répit,
nous dire que nous sommes vraiment ici.
/poème traduit par Jacques Rancourt
Lieux auxquels je reviens
extrait A
La première fois où personne n’a écouté
devient cette demeure que je cherche
encore et encore quand je
parle, pensant que ma voix
chaque fois qu’elle porte
se dissipe dans l’haleine
trop visible des autres. Je n’ai trouvé
aucun espace que je sache remplir.
Dehors, les plantes poussent des feuilles
et les perdent là où elles se trouvent, et les chevaux
fouettent les mouches sans une trace
de colère. Parfois je disparais
confortablement sous le soleil
sous un ciel indivis
…
/poème traduit par Jacques Rancourt