Je me suis construit une vie. Mais je n'ai pas oublié mon enfance confisquée par les Khmers rouges.
Les souvenirs que j'en garde sont terrifiants. Il a pourtant fallu que je continue avec eux. Sans chercher à oublier le passé, je suis obligé de vivre dans le présent et pour l'avenir. Si j'y parviens, c'est peut-être que les douleurs, quelles qu'elles soient, sont plus faciles à guérir chez un enfant que chez un adulte. En tout cas, c'est ce que je me dis.
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