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Citations de Marie-France Patti (15)


La définition de la jalousie devient évidente dans la relation amoureuse. Elle rassemble bien les deux registres, celui de la possession de l'objet, et en même temps, le désir de sa conservation pour soi. La jalousie se réveille dès qu'une menace de perdre l'objet se profile à l'horizon. Elle est donc tournée à la fois vers l'objet et vers le rival qui incarne la menace. Elle convoque le désir, l'angoisse de perdre, et est la source d'une souffrance liée au narcissisme blessé.
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Ainsi les idéalistes fanatiques n’ont pas accès à l’humour. Le fanatique est identifié totalement à son idéal. Toucher à son idéal revient à blesser son narcissisme.

[…]

Freud a étudié le plaisir qu’on éprouve face à une œuvre d’art. Il distingue un plaisir préliminaire, de nature esthétique, et un plaisir final lié au soulagement des tensions. Il en est de même pour l’humour : il y a un plaisir esthétique de la trouvaille au plan du langage et en même temps un soulagement lié à l’épargne de l’affect concerné.

[…]

Une des qualités premières des psychanalystes pourrait être de ne pas se prendre au sérieux.
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Les animaux éprouvent des émotions, tous les éthologues le reconnaissent, mais elles sont des réactions immédiates reliées au besoin de survie. Si le chat vient consoler son maître quand il est triste ou malade, ce n'est pas par gentillesse, mais parce qu'il tient à son maître, pour sa propre survie.
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En réalité, la jalousie dépend de la conception de l'amour. Si l'amour a pour ciment la possession, il s'accompagne nécessairement de la peur de perdre l'être aimé. Mais posséder une personne est un mirage. La personne n'est pas un objet, elle est mouvante, fluide. Elle évolue. Sa pensée reste libre et peut à tout moment s'échapper. Ses rêves restent secrets. Son intimité garde une sphère privée.
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L'envie, au contraire, est "la haine en tant qu'elle affecte l'homme de sorte qu'il soit attristé du bonheur d'autrui et se réjouisse au contraire du malheur d'autrui". Il s'agit donc de déposséder l'autre de ce qu'il a. Le plus important n'est pas de s'approprier l'objet convoité mais de le soustraire à l'autre, afin de lui ôter la jouissance de l'objet en question. Le but de l'envie est donc de détruire le bonheur de l'autre.
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Jalousie et envie coexistent chez tout individu. La jalousie recouvre l'envie. Elle en est l'issue positive. Mais l'envie peut se révéler, à tout moment critique de la vie qui exige une quête de revanche narcissique. Inscrites au cœur du psychisme, jalousie et envie parsèment, en noir ou en couleur, la vie quotidienne et l'histoire de l'humanité. La jalousie habille le désir. L'envie maquille la haine.
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Un autre élément contribue à réprimer la jalousie celui issu de l'impact des idéaux et de la culture environnante. La jalousie n'est, en effet, ni perçue ni revendiquée comme une qualité, mais plutôt comme un défaut. Elle est néanmoins admise comme inhérente la relation amoureuse, et comme circonstance atténuante dans les actes criminels. Cette tolérance est le signe que son humanité lui est reconnue.
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Le contraire de la jalousie est l'indifférence, c'est-à-dire l'absence d'affect, de désirs, de souhaits. La jalousie serait donc la source d'une énergie positive. Le désir, l'affect, le souhait sont les signes d'une énergie vitale. D'ailleurs, dans certaines religions de l'Inde ou de l'Asie, l'affect de jalousie, comme d'autres affects tels que la colère ou la haine, sont perçus comme des sources d'énergie, d'imagination, d'émotions qui permettent d'affronter les épreuves de la vie et servent de base pour bâtir des projets futurs.
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L'exemple de la Société Psychanalytique est pareillement parlant. La jalousie a été peu élaborée sur le plan théorique. Pourtant elle a fait rage parmi les disciples de Freud et a continué dans toute l'histoire du mouvement psychanalytique. En témoigne le nombre de conflits, de scissions, d'exclusions. Ils ont commencé déjà du temps de Freud, mais tant que le maître (le Père) était là, il y avait un semblant de fraternité. Le Père maintenait la Loi. Après la mort de Freud la lutte fratricide s'est déchaînée. A commencer par Anna Freud et Mélanie Klein. Le même scénario s'est répété à la mort d'un autre maître, Lacan. Des querelles théoriques existent dans toutes les chapelles, mais dans l'histoire du mouvement psychanalytique, ces oppositions se sont transformées en lutte fratricide sans merci. Toute vie collective implique la répression des pulsions sexuelles et agressives, mais même si elles sont sublimées ou réprimées, elles sont toujours actives et doivent s'exprimer dans le groupe, entre les membres ou contre le pouvoir. Toute institution recrée le modèle familial avec la loi du Père et les frères obligés de vivre ensemble et de se partager l'espace, le temps et l'amour. Ils acceptent de le faire à condition d'avoir la même part du gâteau. Et ils ne peuvent le faire que s'ils se reconnaissent entre eux, et ont un idéal à partager. C'est par le vecteur de la jalousie ou de l'envie que l'agressivité trouve une issue.
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Dans les situations de harcèlement, tous les processus de l'envie se retrouvent et se conjuguent. Le harceleur a une image négative de lui-même et, mû par l'envie, il cherche des victimes à détruire psychiquement. Il en éprouve un plaisir narcissique, celui de la toute-puissance, et celui de détruire, dans un esprit de revanche, avec l'illusion de restaurer l'image négative qu'il a de lui-même.
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L'empathie est un mécanisme qui fait écho au processus d'identification. Elle peut être définie par la perception et l'intérêt de ce qui constitue une différence chez l'autre.
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Le pardon comporte deux pôles : il y a celui qui demande pardon et celui qui accepte de pardonner. En reconnaissant la violence en soi-même, il devient possible de voir en l'autre un semblable, finalement un frère, et de lui pardonner. Cela demande une prise de distance par rapport à soi-même et à ses idéaux, et un travail d'introspection. L'acceptation de sa propre violence est le plus difficile. Car celui qui a été maltraité n'a qu'un désir, celui de se venger, c'est à dire de répondre à la violence par sa propre violence. Peu de personnes sont à même de pardonner. Et si elles sont réunies en foule, cela est irréalisable, à cause de l'absence d'esprit critique de la foule.
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"Il est toujours possible, écrit Freud, de lier les uns aux autres dans l'amour une assez grande foule d'hommes, si seulement il est reste d'autres à qui manifester de l'agression."
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Selon Freud la jalousie est avant tout un affect normal. Il ajoute que son absence est le signe d'un puissant refoulement, mais qu'elle reste néanmoins toujours active dans l'inconscient.
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Parce qu'elle est liée à la peur de perdre l'être aimé, la jalousie amoureuse touche plus facilement les personnes fragiles au plan narcissique. Celles qui doutent d'elles-mêmes, qui ont un besoin constant d'être rassurées sur l'amour de l'autre.
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