" Dans ses tribus paysannes, les rejetons mâles de la troisième génération partaient faire leur droit, ou leur médecine, à Paris. Paul suivrait le mouvement et les injonctions paternelles. Il voudrait avant tout s' inventer une place sous le soleil de la capitale et porter haut le nom de la lignée. Le vieux pays serait trop petit pour lui, trop lent, trop usé ; la longue saignée de la guerre avait raboté les villages, laissant les familles exsangues et résignées, confites dans des deuils innombrables voués à ne pas finir. Paul Lachalme voudrait vivre et briller, tout avoir et jouir des beaux fruits ; il ne finirait pas en notaire de province, garni d' enfants, paterne et bedonnant. "