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2.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , le 21/03/1945
Biographie :

Conteuse, poète et romancière, Marie José Thériault séjourne en 1953 en Toscane et considère dès lors l'Italie comme sa véritable patrie. Elle a publié près d'une vingtaine d'ouvrages individuels et collectifs, dont quatre recueils de poésie et trois recueils de contes. Elle a été chroniqueur littéraire à la radio, traductrice, membre de rédaction de plusieurs revues, notamment XYZ, Vice & Versa et Liberté.... Elle a en outre collaboré à des revues et journaux tels que Lettres québécoises et Le Devoir. Elle a fait partie de nombreux jurys de prix et de bourse, et elle se rend souvent à l'étranger pour donner des conférences et participer à des animations ou à des lectures publiques. En novembre 1987, elle fondait Les Éditions Sans Nom, une maison se consacrant principalement à l'édition de livres d'art.

Marie José Thériault a reçu le Prix Canada-Suisse pour son recueil Invariance en 1983, le Prix du Gouverneur général du Canada en 1993, section traduction, pour L'œuvre du Gallois et, en 1996, le Prix Les Mots d'or, décerné à Paris par l'APFA (Action pour promouvoir le français des affaires), pour sa traduction d'un livre de Faith Popcorn, Clicking (L'homme 1996). En 1997, elle a été lauréate du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada, catégorie traduction, pour Arracher les montagnes, version française de Digging the Mountains de Neil Bissoondath.
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Source : http://www.litterature.org/recherche/ecrivains/theriault-marie-jose-442/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Prose Liminaire, IV
   
Ton corps frémira-t-il quand je le toucherai, et tes yeux auront-ils ce regard d'oiseau fou qui vient aux hommes en proie à quelque étrange fête, ce beau remous interminable dans leurs pupilles où grandira une lueur comme de déraison, y aura-t-il des rébus indéchiffrables au bord de leurs paupières, des énigmes rythmées et pas tout à fait transparentes qui s’épandront sur moi comme des soli de violoncelle, ou bien des jardins blancs touffus de troènes et de viornes, de parnassies et de chalef qui couveront dessus tes cils leur portée de flocons,
   
Et dans ta bouche la trace étrangement lente d’une magie à lécher et à boire, un peu d'enfance échappée à tes veines poussera sa mémoire dans mes pores, ton haleine cependant migratrice déversera ses halos clairs sur toutes mes géographies,
   
Cela sera,
Le rite marqué de sceaux lunaires, les croissants éclatés, chacun lançant ses jets d’incandescence dans le suspens ouvert, la nuit crépitera de clarté trouble, ténu pollen éclos, sa résille illumine l'infini bleu désir, la chambre est-elle toujours là?
   
Et à présent, des bouts de phrases montent et s’en vont, tournoient, corolles, c’est ta voix nue qui scande les étapes du rêve, des mots échevelés s'appuient sur mon épaule couche après couche, s’amassent denses sur la courbe veinée du sein, ils balayent le deuil comme un mistral enlève au front du ciel ses embarras de nuages,
   
Nos mains aussi ont des commerces intrépides et s’échangent des dires et des signaux d'amour, des opinions gravitent lentement autour de notre souffle en désordre, et tu descends jusqu’au fond de ma faim pour y faire germer des secrets légendaires,
   
Ferme les yeux encore, peut-être nous faut-il mourir,
   
Hâtivement tu sollicites un chant rauque inédit qui se lamente dans ma gorge, et sur ma langue enfin il y a ce goût ferreux,
   
Terrible écriture du corps, tout le vocabulaire renversé,
— Qui geint?
   
Nous, accolés au vertige, c’est ici que la vie orchestre ses enfantements, que la nuit se déploie en confettis humides, et que nous arrivons à demi sourds au centre d’une voûte ignée qui nous tatoue à coups d’aiguille,
   
Nos yeux ne voient plus rien que les motifs incarnats du plaisir et cette faille ouverte comme un aber où chavirer sans fin parmi les dents aiguës qui lacèrent nos flancs,
   
De quelque part elle surgit la douceur sourde, elle s’épand sur ce très bel objet que nous formons, tout de moelle ou de mousse, tout de chair ou bien d’eau, c’est selon,
   
Le corps s’extrait de l’ombre qui le mâche laissant au ventre on ne sait quelle unique et insolente science, un sommeil ample guette où même le corps n’est plus cette nécessité d'avant ni l’amour cette audace émue, mais morcellement et quelque chose comme une errance bleue,
   
Nous nous y égarons, il le faut, c’est écrit, ainsi l’exode, tout passe, tout passe, mais dis encore avant, dis-le, que parfois tout revient et recommence.
   
'Célébration du Prince', pp. 63-65
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