Marie-Noëlle Lienemann

« Ma part d’inventaire », de la main de Marie-Noëlle Lienemann, nordiste de la gauche du Parti Socialiste : un pamphlet anti-Jospin - qui lui, réclamait en son temps un droit d’inventaire au sujet de la politique menée par François Mitterrand - remarquablement réussi : trop juste pour être Président, trop rigide, doté d’un ego hypertrophié et pour finir un pessimiste entouré d’autistes.

N’en jetez plus…



Un petit livre édifiant sur les rapports de franche camaraderie qu'on peut rencontrer en politique… Ou entre amis de trente ans… C’est selon.

À la lecture de ce recueil de témoignage, j'ai eu le sentiment que les catholiques dans leur ensemble attendaient avec impatience un "Mai 68".



En effet, les catholiques auteurs de ce recueil sont unanimes pour évoquer Mai 68 comme un souffle d'espoir, un rendez-vous important après Vatican 2.

Un coup de pied dans la fourmilière, une remise en question d'une Église trop éloignée du réel. Si les étudiants et les ouvriers espéraient une société où le matérialisme ne dominerait plus, les catholiques avaient la même attente.



Cette période où surgit un vent de liberté et de confiance est une période d'utopie. Le fantasme de remettre l'humain au centre. Un rêve partagé qui va bouleverser la vie de jeunes prêtes qui voulaient vivre et travailler autrement. Mai 68 étaient pour eux l'espoir de mettre en accord la religion avec les réalités de la vie quotidienne, car les catholiques sont avant tout des êtres humains.



Mai 68 a été pour beaucoup une période d'éveil politique.



"Dieu n'est pas conservateur, Dieu est pour la justice" monseigneur Marty.



Mais les catholiques de ce recueil, sont-ils vraiment représentatif de toute la communauté catholique. J'aurais apprécié lire d'autres points de vue.



Attention : la pensée unique est dangereuse.

Pour les catholiques comme pour beaucoup de Français, Mai 68 a été un tournant. A cette époque, les personnes qui témoignent dans ce livre étaient prêtres, professeurs ou directeurs de séminaires, aumônier, étudiants ou lycéens. Chacun témoigne des changements que Mai 68 a engendrés dans sa vie personnelle.

Collectivement, Mai 68 est aussi entré en "collision " avec ce que vivait l'Eglise catholique à ce moment-là, dans la suite de Vatican II. Le père Noyer, qui fut par la suite évêque d'Amiens, pense que Mai 68 a cassé la dynamique que le Concile mettait en place.

Un exercice intéressant de fiction politique...



"Une fiction politique haletante, une plongée dans les arcanes du pouvoir" : charmant langage des quatrièmes de couverture, un rien excessif tout de même... Reste un exercice intéressant, relatant dix-huit mois de cohabitation imaginaire entre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, après une (étonnante) dissolution lancée par notre Machiavel aux petits pieds... Cela se laisse lire, et même si le récit n'est pas dénué de certaines lourdeurs, il y a de jolis moments, et quelques phrases très intéressantes, où Marie-Noëlle Lienemann, Paul Quilès et Renaud Chenu nous laissent entrevoir ce que pourrait être en effet une gauche rassemblée sur un socle programmatique suffisant... Les piques qui parsèment l'ouvrage sont dures avec la droite, plus indulgentes voire charmantes avec les diverses figures de la gauche.

Au total, un livre nettement "mieux que distrayant", mais pas tout à fait convaincant comme pourrait l'être un véritable essai politique. Le scénario fait en tout cas plutôt envie, in fine... ;-)