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Citation de Beatrice258


Austerlitz, 2 décembre 1805.
Il était 5 heures du soir.
Interdit de présence sur la scène de l'action en tant que non-combattant, Paul avait observé depuis une éminence les mouvements des troupes.Dès les dernières notes du clairon annonçant la fin des combats, le lieutenant e Saint Truge avait soustrait trois aides aux ordres de déferrages des chevaux morts. Paul avait décidé de participer aux secours des victimes, bien que cette tâche n'entrât pas dans ses attributions. Sous la petite pluie froide, collante, qui avait succédé au soleil glorieux du matin, lui et ses aides arpentaient ce qui avait été le champ de bataille.
Ils louvoyaient entre les canons abandonnés, les boulets épars, les foyers rougeoyants qui vomissaient une fumée âcre, les carcasses de chevaux qui agonisaient, auxquelles personne ne pouvait offrit le coup de grâce, les balles étant bien trop précieuses pour être gaspillées. Ils contournées les cadavres, amis et ennemis mêlés abandonnés là à leur triste sort. Une odeur effroyable régnait, cendre, suie, poudre, mais plus encore celle, immonde, des entrailles s'échappant de ventres ouverts.
Au soir de cette triomphante victoire, Paul de Saint-Truge, prit conscience, que l'homme dont il avait jadis préservé la vie, servait une sorte de religion dont le dieu sanglant portait le nom de Gloire.
Après la tempête guerrière, Austerlitz n'était plus que scènes d'apocalypse.
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