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Citation de Beatrice258


L'aube hivernale pointait et les blessés arrivaient encore sans discontinuer à l'ambulance, établie dans un hangar ouvert à tous les vents. Paul avait obtenu l'autorisation de Dominique-Jean Larrey, le chirurgien en chef de la Garde impériale, de se mettre au service de ses chirurgiens-majors.
Il avait pansé, cautérisé, épongé du sang, donné à boire, réconforté. Toute la nuit, les chirurgiens avaient scié les membres de pauvres diables maintenus par de solides gaillards sur des tables récupérées dans les fermes des environs.
Beaucoup d'amputations auraient pu être évitées, mais les chirurgiens étaient formels, ce geste était la seule solution dont ils disposaient pour éviter la gangrène et donc la mort.
Les chirurgiens l'exécutaient d'une main sûre, en quelques minutes, la rapidité permettant d'atténuer, dans la mesure du possible, les souffrances des malheureux patients.
Le choc restait si effroyable que beaucoup mouraient sous la scie de menuisier qui sectionnait l'os. Les plus chanceux s'évanouissaient, échappant ainsi à une douleur insupportable.
Les blessés, les opérés, les amputés s'entassaient sur la paille souillée de vomi et d'excréments, de sang coagulé. Des cadavres gisaient sur les paillasses à côté des opérés encore vivants.Près d'eux un amoncellement de membres coupés, sanguinolents.
On n'entendait que hurlements de douleur, gémissements, râles d'agonie mêlés aux beuglements des chirurgiens exténués, qui, scie en main, houspillaient leurs assistants.
L'enfer existe, se révoltait Paul. Un lendemain de bataille nous en préfigure l'image.
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