AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de wentworth23


Extrait
Quelques portraits de maîtres et d'instituteurs de 1750 à nos jours

Rien de mieux qu'un portrait type du maître d'école puis de l'instituteur, dressé ici de cinquante ans en cinquante ans, de 1750 aux années 2000, pour bien comprendre l'évolution du métier et de ses contraintes...

Le maître en 1750, bedeau ou curé
La profession est parcourue par un grand mouvement de laïcisation, même si nombre de maîtres d'école sont encore issus des rangs du clergé séculier ou régulier. Le souhait des communautés civiles de recevoir un enseignement plus utilitaire que religieux se traduit en effet par un recrutement croissant de laïcs.
L'origine des maîtres d'école est souvent plus populaire que celle des curés et ils sont moins bien formés. Mais, quand on a un peu de savoir à l'époque, il est assez facile de se proposer pour l'enseigner. D'ailleurs, l'enseignement reste rudimentaire : la lecture, le chant, le calcul. L'écriture n'est pas toujours enseignée faute de tables. L'arithmétique est souvent écartée, faute de compétences des maîtres eux-mêmes. Quant à la grammaire et l'orthographe, elles constituent rarement des priorités pour les enseignants laïcs qui ont bien du mal à les maîtriser ! Les maîtresses d'écoles subissent une laïcisation similaire. Les religieuses du début voient s'ajouter à leur nombre des femmes laïques mais ayant fait voeu de chasteté ou de pauvreté et qui se tournent vers l'enseignement des petits : béates du Velay, menettes d'Auvergne, dames de Charité d'Angers...
Dans les très petites paroisses, ce sont souvent les curés qui assurent un enseignement (s'il y en a un !). Mais, même s'il est laïc, le maître demeure le bras droit du curé. Il fait office de sacristain : il doit chanter à l'église, participer aux prières publiques, entretenir les luminaires et l'église. Il est chargé d'assurer la catéchèse et prépare ses élèves à recevoir les sacrements, dont la première communion. Il assure aussi la fonction d'agent paroissial devant aider la communauté villageoise à régler ses problèmes administratifs.
Enfin, il a bien entendu la charge d'enseigner. Seule la lecture est considérée comme une priorité, préalable à tous les autres apprentissages, mais il y a alors un débat important pour savoir s'il faut apprendre à lire en français ou en latin. Les partisans du latin soulignent qu'il permet d'apprendre à lire plus vite, car chaque lettre correspond à un seul son alors qu'en français un même son se traduit par des lettres différentes et que certaines lettres s'écrivent mais ne se prononcent pas. Les autres rappellent que les actes de la vie courante sont rédigés en français. Autre argument : le latin est universel, alors que le français est concurrencé par les patois dans de nombreuses régions. Mais quand on sait lire le français, on sait lire le latin alors que l'inverse n'est pas vrai.
L'écriture est enseignée séparément et ultérieurement, parfois pas du tout faute de tables ou de matériel adéquat.
Le calcul est essentiel mais l'arithmétique ou la géométrie sont écartées, faute de connaissance du maître en général ! (...)
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}