Parce qu'il ne possédait aucun papier qui lui donne droit de travailler en France, il passa la frontière en contrebande et donna ainsi au passeur les dernières piécettes de son maigre pécule _ modeste somme économisée depuis cinq ans, en vue de ce grand voyage. Mais il était tellement heureux d'être enfin arrivé au pays de ses rêves qu'il ne s'inquiéta pas outre mesure d'être ainsi démuni de tout, riche de ses seules mains pour travailler et d'une espérance grande comme l'univers.
Claude Michelet