La réalité s'imposa à moi, impitoyable. Ce n'était pas la première fois que je croyais apercevoir ma mère. Les mois qui avaient suivi sa disparition, je la croisas partout. Dans les magasins, dans la rue, à la sortie de l'école. Il me semblait reconnaître son allure, son visage et pendant quelques secondes, le bonheur m'étouffait... Et je me retrouvais face à une étrangère, le coeur lourd. Mon père m'avait dit que le chagrin perturbe notre perception du monde. Egratignée par les déceptions sans fin, j'avais cessé de courir après des fantômes.