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Citations de Marine Baron (13)


Hippolyte était sur ses gardes. Il devenait peu à peu paranoïaque, à la manière de ces vieux espions à la retraite qui, une fois débarrassés de l'adrénaline, des secrets lourds et dangereux dont on ressent les pulsations de l'échine aux tempes, ressassent encore les peurs et les menaces du passé qui, si elles les torturaient jusqu'à l'âme et les privaient de toute existence paisible, dans une douleur infinie, dans cette servitude affranchie de toute contrainte, cette angoisse haletante, les avaient fait se sentir vivre plus fort que tout.
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Hippolyte et Sidonie étaient ailleurs. Tous deux en venaient à la conclusion qu'il faut parfois se perdre dans les bras d'un autre qui n'est rien pour soi, afin de se souvenir tout à fait de l'exception de ceux qu'on délaisse trop vite.
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On a beau dire que la vie politique est laide et décevante, elle rythme la vie de chacun dans les moments d'ennui, et Hippolyte savaient que ceux qui la critiquent ou la détestent existent bien souvent à travers elle, qu'ils la désirent, qu'ils rêveraient d'en être les acteurs. Il savait qu'il recevrait des coups, mais il s'y sentait préparé, il avait l'espoir de celui qui vient de triompher, il se sentait important, approuvé, choisi.
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Il y a, du moins pour les profanes, des endroits dont les décors somptueux intimident, auxquels il faut se préparer, parce que chaque apparition humaine y semble plus importante qu'ailleurs.Et les innombrables peintures du Grand Véfour, son plafond chargé à l'extrême de dorures, de lustres et de teintes ocre invitaient à ce genre d'apprêt. Certains de ceux qui venaient déjeuner là se prenaient un peu pour les illustres personnages qui, jadis, en avaient fait de même: Victor Hugo, Joséphine de Beauharnais et, bien sûr, le Général Bonaparte en personne. Quiconque était invité ici pour la première fois se sentait élu, choyé.
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Et d'expérience, ceux qui réussissaient étaient ceux qui se contentaient de travailler sans en faire étalage.
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Hippolyte ne se souvenait jamais des choses qui la touchaient. Elle-même était douée d'une mémoire fine et imparable. Pour Bérénice, la mémoire était le langage insaisissable de tous les affects. Cela tombait sous le sens: apprendre par coeur n'était pas seulement l'affaire de la tête. Elle se disait souvent qu'on retient que ce qu'on veut s'attacher, et que dans la mémoire, au fond il n'y a
pas grand chose à part une forme ténue, primaire, atrophiée de l'amour.
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«  Un baiser est un tour délicieux conçu par la nature pour couper la parole quand les mots deviennent superflus ».
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Elle disait souvent qu'on ne retient que ce que l'on veut s'attacher, et que dans la mémoire, au fond, il n'y a pas grand chose à part une forme ténue, primaire, atrophiée de l'amour.
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Il avait relu au moins cinq fois Dominique de Fromentin, son roman préféré, et il voyait en cela une nostalgie d'un monde perdu qui le bouleversait.
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Par ailleurs Hippolyte appréciait Wendy, voyant en elle la souffrance à laquelle, malgré lui, il se destinait.
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Il n'avait jamais eu de soeur, il avait eu une mère étrange, trop distante, ce qui lui faisait considérer les femmes comme des objets incompréhensibles, des mystères qu'il n'avait jamais voulu percer. Surtout il ne partageait jamais avec elles ses opinions politiques, ses préoccupations les plus profondes et ses aspirations secrètes. Il se contentait de voir en toutes les femmes, ou presque, des distractions, certes essentielles, mais qui ne devaient pas participer à la construction de sa vie. Il était égoïste, comme chacun doit l'être, sans doute, pour tracer son propre chemin.
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Bérénice était toujours assise et lisait. Rien ne pouvait l'arracher aux lignes noires qui se déployaient sur les pages emplissaient ses yeux et sa tête, ni le bleu du ciel,ni l'eau verte de la Seine. Hippolyte s'était levé doucement et avait couru chez Berthillon acheter une belle glace en cornet à la pistache, de ce vert tendre et artificiel qui fait si bien deviner cette exquise saveur traînante, presque savonneuse du fruit. Il s'était assis de nouveau, reprenant exactement sa place et avait approché le cornet du visage de Bérénice, avec une précaution maladroite et une émotion d'enfant. Elle avait eu un mouvement de recul, très doux, elle avait eu un sourire tendre et moqueur.
Ce sourire avait tout renversé: la main d'Hippolyte avait tremblé de frayeur, l'énorme boule de glace verte était tombée sur la robe de toile
crème, tachant d'un coup le tissu d'une traînée grasse et poisseuse.

Hippolyte sursauta devant sa propre maladresse, la tache, le gâchis horrible de sa délicatesse longtemps étudiée, anéantie en un clin d'oeil...
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En entrant dans son appartement, il avait senti comme quelque chose d’inhabituel. Il ne savait pas quoi. La porte était fermée à double tour. Il n’avait pas souvenir de l’avoir fermée ainsi, mais, après réflexion, il n’avait pas souvenir de l’avoir fermée du tout et il oublia aussitôt ce détail. Toutefois, il perçut autre chose. Il ne savait pas si c’était une atmosphère, une lumière. Ou bien une odeur. Peut-être n’était-ce encore que celle du songe ou du doute. Il se dirigea vers la cuisine et entreprit de se préparer un café, lorsqu’il remarqua, dans l’entrebâillement de la porte, une lumière rouge qui clignotait sur son bureau. Le répondeur indiquait qu’on y avait laissé un message. Hippolyte appuya sur le bouton orné d’une flèche qui mit en route la petite cassette contenue dans l’engin. Une voix d’homme, mécanique, étrange, glaciale, emplit aussitôt la pièce.
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