A la médiathèque, souvent j'aime bien choisir - un peu au hasard - un livre dont je n'ai jamais entendu parler. C'est ainsi que j'ai été amené à lire ce livre très bref qui, parait-il, a été chaudement recommandé par E. de Luca. le sujet qui sous-tend le roman est la volonté des autorités suisses de séparer les enfants tziganes de leurs parents, au prétexte que ceux-ci seraient asociaux. Des oeuvres soit-disant caritatives ont collaboré à ce projet. Cela s'est passé en Suisse, mais des formes d'eugénisme ont existé ailleurs.
L'action commence en 1939. Un jeune Tzigane nommé Lubo Reinhardt, désespéré par la mort de sa femme et par le "kidnapping légal" de ses enfants, décide de se venger des "Gadgé" d'une curieuse manière (que je ne révèlerai pas). Puis l'auteur livre la confession d'un autre protagoniste qui révèle perles pratiques très douteuses de l'oeuvre nommée "Kinder der Landstrasse". le lecteur plonge ainsi dans les méandres de la vilénie humaine dissimulée derrière des buts humanitaires. Après des péripéties dramatiques, le dernier chapitre apporte un peu d'humanité.
Ce roman aborde un sujet tabou qui n'est pas connu. C'est une oeuvre littéraire très particulière, qui mérite d'être lue.
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1939. Lubo Reinhardt est tzigane. Sa nationalité suisse lui apporte la sécurité dont son peuple a toujours manqué. Cette tranquillité a un prix qu'il accepte de payer : l’école, le service militaire... Lubo vit à la caserne quand son frère vient à sa rencontre et lui annonce l’impensable : sa femme, Mirana, assassinée par la police ; ses deux enfants, confiés à l’organisation Kinder der Landstrasse. Frappé par une vision qui lui révèle son destin, il élabore un plan et sème, implacable, le grain de la vengeance.
Inspiré par les expériences d’eugénisme menées dans les pays « civilisés » au détriment des populations pauvres et des minorités, Mario Cavatore, comme son personnage, construit patiemment son récit. Un roman pur et percutant.
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