Sylvia n'est qu'une ombre à la fenêtre. Ombre chinoise découpée dans le contre-jour du matin. Elle n'a allumé ni lampe, ni plafonnier. Elle n'a rien à voir que la conquête du jour. Prise à témoin dans ce bras de fer du tout petit matin avec l'encre noir de la nuit, elle ne veut pas choisir son camp. Elle ne voudrait ni jour ni nuit, d'ailleurs. Suspendre le temps, l'accrocher à une patère comme un vieux manteau qu'on ne porte qu'en de rares occasions - mais lesquelles ? En quelles occasions Sylvia voudrait-elle arpenter encore la grande scène de la vie humaine, parader sous le regard des autres qui vous disent qui vous êtes ? Sa fille est déjà mariée. Elle est grand-mère à présent. Son fils est mort. p141 et 142