Aujourd'hui elle le jurerait, elle donnerait cher pour le toucher encore, elle marchande comme tous les endeuillés, égarés dans la perte, le toucher même une seule fois, jurer à on ne sait qui qu'on y mettra tant de désir, tant de conscience et d'application, que ce geste-là vaudra pour mille et pour l'éternité. Toucher une fois pour remplir une fiole de cette sensation vive, la fermer aussitôt et la rendre hermétique au temps, à son œuvre d'usure, d'érosion, de Grand Pâlisseur sans pitié. p.159