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Critiques de Martin Malharro (5)
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Calibre 45

La collection Fonds Noirs des éditions La dernière goutte semble s’être résolument spécialisée dans le polar argentin avec de belles découvertes si l’on en croit tout le bien que l’on nous a dit de Thèse sur un homicide, de Diego Paskowski, et notre propre lecture du Río Negro de Mariano Quirós.



C’est donc une nouvelle fois vers l’Argentine que nous amène Calibre 45, roman à la trame extrêmement classique qui voit un détective spécialisé dans la recherche d’adolescents fugueurs engagé pour retrouver une collection de pièces de monnaies dérobées à un antiquaire qui a été abattu lors du cambriolage. Derrière cette enquête trouble émergent à la fois un passé que personne n’a vraiment envie de regarder en face – la collection disparue proviendrait de la spoliation par les nazis d’un collectionneur juif – et le monde nébuleux de la numismatique dans lequel se croisent escrocs, faussaires et collectionneurs obsessionnels.



Surtout, Martín Malharro fait vivre son héros, Mariani, détective désabusé partageant sa vie avec deux vieilles femmes obsédées par la télévision et qui le nourrissent quasi exclusivement d’escalopes milanaises. Et avec Mariani, Malharro fait vivre une Buenos Aires crépusculaire, presque onirique dans laquelle le détective erre, se laissant porter par les événements plutôt que de les provoquer tout en portant un regard blasé sur le monde qui l’entoure :



« Au coin de l’immeuble, trois curieux se bousculaient autour d’une Golf rouge encastrée dans un arbre. Un morceau de pare-chocs en plastique traînait le long du trottoir comme un cadavre de la postmodernité, Mariani le piétina discrètement avant de poursuivre son chemin jusqu’à la place de la Constitución. »



Plus que l’enquête qui, sans être foncièrement prévisible, n’est ni surprenante ni très originale dans son traitement, Calibre 45 vaut surtout pour le personnage de Mariani et le portrait en creux de Buenos Aires et de sa société. Un portrait déformé par le regard acerbe du détective qui crée une ambiance étrange dans laquelle semblent flotter les personnages. Il en ressort, outre quelques belles fulgurances dans l’écriture, un roman original dans le fond plus que dans la forme. Sans révolutionner le genre, Calibre 45 représente une escapade dépaysante entre mélancolie et neurasthénie. Une curiosité.


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Viande sèche

Mariani , détective privé , traîne son ennui dans Buenos-Aires dans l’attente de l’affaire qui le tirera de sa demi-misère .Mais celle qui se présente semble plus intrigante que rémunératrice …cependant dans un pays où continuent de s’affronter bourreaux et victimes ,fantômes de la dictature , les morts eux-mêmes peuvent être un danger. Une intrigue épurée, des dialogues secs comme des coups de trique , et une ambiance …comme la mélancolie violente et sinueuse d’un air de tango échappé d’un bar louche.
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Viande sèche

Enquête sur fond d'une société en décomposition.





"- Racontez-moi l'histoire Mariani.

- Un homme m'a chargé de chercher son oncle disparu sans prévenir. J'ai commencé à enquêter et des trucs louches ont surgi peu à peu.

- Du genre ?

- Le disparu est déclaré mort depuis 1983, il n'avait pas d'amis, ne recevait aucun courrier à son domicile, l'appartement était rangé comme s'il était parti acheter du pain et n'était pas revenu. Bref, il s'est volatilisé sans laisser la moindre trace."



L'argentin Mariani est détective privé à ses heures perdues. Et cet habitant de Buenos Aires a beaucoup, beaucoup d'heures à perdre: pas d'emploi fixe, pas de femme, pas d'enfant, pas un rond en poche. Et un logement qu'il partage avec ses deux vieilles tantes. Alors le mélancolique et désabusé Mariani traîne son spleen et sa misère dans les rues de la capitale argentine, sur fond d'une société en décomposition. Les jours se suivent et se ressemblent pour Mariani et son pote garagiste Demarchi, qui cherche désespérément l'amour dans une société sans repères et sans but, si ce n'est celui de la survie au jour le jour. Mais Mariani est bon pour retrouver les gens. Un boulot comme un autre, me direz-vous, le danger en plus.



Car Mariani est chargé de retrouver un vieil homme apparemment sans histoire. Apparemment, car notre détective privé n'est pas au bout de ses peines et de ses surprises. Mariani, accompagné de son acolyte Demarchi, ne se doute pas qu'il a mis les pieds dans une sale affaire qui dévoile tout un pan de l'histoire argentine. Le pan peu glorieux: la dictature militaire de 1976 à 1983. Un passé sanglant qui fait toujours partie du présent. Une époque terrible qui a marqué au fer rouge de nombreux argentins, et qui semble empêcher le pays et sa capitale tentaculaire d'avancer dans la modernité. Comme si Buenos Aires était figée dans le temps, enlisée dans les sables mouvants d'un déclin inéluctable.



J'ai beaucoup aimé Viande sèche, mélange réussi de polar d'enquête classique et de roman noir urbain. Un polar d'atmosphère mélancolique et violent à l'image de son décor: Buenos Aires, la ville du tango, mais surtout la capitale d'un pays en crise, une mégapole sale et polluée, rongée par les inégalités sociales. Le portrait qu'en a fait l'auteur dans son livre est globalement alarmiste, terrifiant. Malgré quelques touches de beauté par ci, par là. En outre, Viande sèche vaut surtout pour son personnage principal, Mariani, sorte de détective privé amateur que le regretté Martin Malharro a mis en scène dans plusieurs autres romans. Qui constituent une série intitulée "La ballade du Britanico", faisant référence au bar Le Britanico que fréquente assidument le pauvre Mariani.



Sur la forme, la construction du roman est très classique, c'est une enquête qui dévoile petit à petit la vérité, et qui nous amène à un dénouement violent et sans concession, noir comme le cauchemar. Le style d'écriture est économe, simple, et direct, il y a beaucoup de dialogues, des réflexions souvent acerbes de Mariani sur son environnement social et urbain, et quelques descriptions de Buenos Aires, souvent implacables de réalisme, parfois oniriques. Globalement il flotte autour de cette histoire une aura poisseuse, une atmosphère glauque dans laquelle baignent des personnages en manque de repères et d'espoirs, spectateurs passifs et monotones d'une société à bout de souffle. Même si Mariani ira quand même jusqu'au bout de son affaire.
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Calibre 45

Un policier qui se passe en Argentine, ce n'est pas courant, du moins pour moi.

Un détective, mais est-ce bien un détective, atypique, flanqué de deux tantes qui le chouchoute.

Ce n'est pas trop son boulot à ce brave homme de rechercher une collection de pièces rares et valant un fortune. mais quand on vous paye 500 $ la journée pour interroger une dizaine de personnes et attendre que cela se passe pourquoi pas !

Le personnage est sympathique et nous fait évoluer dans le milieu de la numismatique ou tout se passe plus ou moins légalement surtout quand il s'agit de telles sommes.
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Calibre 45

Nous sommes à Buenos Aires et nous suivons Mariani, détective, qui se voit confier une nouvelle enquête. Cette enquête est mystérieuse pour lui. Son commanditaire est déjà mystérieux et le charge d’enquêter sur le meurtre d’un antiquaire, dont le magasin se trouve au coin de la rue où il loge. Mariani vit dans cette rue avec ses deux tantes, qui le couvent de petits plats et lui servent aussi de secrétaires standardistes lors de ces missions d’enquête. D’habitude il n’est pas chargé d’enquête lié à des meurtres.

Il accepte tout de même cette mission, de plus elle est bien payée et il en a bien besoin, car les affaires ne sont pas florissantes.

Les affaires ne le sont pas et sa vie personnelle et amoureuse pas trop non plus.

Il va donc se lancer dans cette enquête et va découvrir le milieu des numismates et rechercher de mystérieuses pièces.

J’ai aimé déambuler dans les rues et les bars, restaurants de Buenos Aires avec ce personnage de détective, un peu désabusé.

Il est entouré de personnages touchants, que ce soient ces deux vieilles tantes ou son ami garagiste, el Gordo, qui vient, à nouveau, de rencontrera la femme ce sa vie. Il va raconter dans les plus petits détails cette histoire d’amour naissante, autour d’un verre ou d’un maté.

Un roman plaisant à lire et envie de continuer à découvrir les prochaines aventures de ce détective, hors normes, mais les détectives des romans policiers sont souvent hors normes, n’est ce pas !

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