J'aime autant prévenir que le style de l'auteur est, par moments, très allumé, l'orthographe est parfois "souple" et l'on a quelquefois aussi du mal à suivre. Il faut effectivement être assez allumé pour écrire une biographie de Clara Haskil sur une centaine de pages, car au fond il ne s'y passe pas grand-chose : talent précoce, santé fragile (comme Max Blecher qui décrit son expérience dans Cœurs cicatrisés, Clara Haskil a séjourné à Berck-sur-Mer), succès tardifs, drames familiaux (décès du père et de l'oncle), difficultés de la condition juive mais pas extrêmes, quelques mentors (Dinu Lipatti, Cortot, Fauré), pas d'histoires d'amour. Tout tient dans ceci : qu'est-ce qui fait que les interprétations Clara Haskil, pianiste roumaine naturalisée suisse qui a vécu en France, soient si inoubliables ? Ce livre tente de répondre, mais plus que cela et, c'est comme un miracle, donne envie de se poser cette question.
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Il y a dans la correspondance infinie de Flaubert, cet échange avec un écrivain qui ne publie Mme de Chantepie et pour qui Flaubert va développer des trésors de patience, d'humanité dans un rapport d'égal à égal.
Une correspondance où l'on découvre l'homme Flaubert avec ses doutes, ses partages et sa grande humanité.
L'appareil critique des notes de Martin Melkonian qui présente cette correspondance est remarquable autant qu'originale.
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L'auteur a lu 3000 lettres du maître pour en extraire toutes les formules, phrases, invitations où il question d'y retrouver à chaque fois le mot "main(s)".
C'est jubilant et nous renvoie à l'extraordinaire talent du grand poète.
La préface de Martin Melkonian est remarquable ! Il contourne le jargon de
l'érudition et partage avec nous une information riche, pleine et forte sur le poète et sa correspondance.
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Dans la bibliothèque municipale que je fréquente, cet opuscule avait été estampillé par l'affichette "coup de coeur": je l'ai emprunté. Mais j'avoue que, après une quinzaine de pages seulement, j'ai commencé à m'ennuyer. le sujet et l'écriture de Martin Melkonian peuvent évoquer la manière du regretté G. Pérec: la même obsession du passé, le même souci du détail et aussi la même finesse. Mais ici, l'élégance d'écriture frise la préciosité et obscurcit le sens. D'un côté, je suis capable d'apprécier ce type de prose. Mais, d'un autre côté, je ne suis pas parvenu à me concentrer dessus. La complication de ces belles phrases m'empêchent de bien saisir leur signification. Je n'ai donc pas pu apprécier ce texte à sa juste valeur.
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