AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Pralinerie


II ne dépend pas de moi d'avoir à mourir un jour, mais il dépend de moi, le temps de cette vie, de vivre avec sagesse. Ce qui ne dépend pas de moi, je dois y consentir : à quoi bon hurler toute sa vie contre le fait que celle-ci doit un jour prendre fin? Pour le reste, pour ce qui dépend de moi, je dois faire de mon mieux.
Or la première des choses qui dépendent de moi, c'est ce que les stoiciens nomment mon «jugement », ou ma «représentation », c'est-à-dire la façon dont je prends les choses. Si ce qui m'arrive, en tant que ça m'arrive, ne dépend pas complètement de moi, il en dépend la façon dont je prends ce qui arrive. Cette panne de voiture, que rien ne laissait prévoir, ne dépend pas de moi. Mais dans cette petite épreuve empoisonnante, il dépend de moi de montrer mon plus beau visage : de prendre la chose, autant qu'il est possible, avec recul, voire humour. (...) c'est d'ailleurs là une belle preuve de la liberté humaine : si notre pouvoir sur les choses est limité, celui que nous avons sur nous, dans notre façon de prendre les choses, est infiniment plus grand.
La méthode stoicienne est proprement philosophique en ce qu'elle part de l'essence des choses, de leur «nature » et invite notre désir à ne pas attendre des choses qu'elles soient autres que ce qu'elles sont, par nature. Voyez cet homme, qui va à la piscine. Eclaboussé par des enfants, il s'emporte, il les maudit et, ce taisant, marque un but contre son équipe, contre le camp de l'humanité. «Étre hors de soi», c'est en effet sortir des limites de notre humanité : on ne répond plus de soi, c'est-à-dire de ce grain de sagesse qui fut mis en nous et dont le murissement dépend de notre soin.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}