Nous ne devrions avoir qu'une seule crainte, qu'un seul souci : faire passer le plus possible dans notre vie le don et le pardon dont nous vivons."
Voici une réflexion stimulante sur la crainte de Dieu antidote contre langoisse et la peur.
📌Le don de crainte fait partie de ces faux-amis quil convient danalyser avec patience. Ce don du Saint-Esprit ne signifie pas avoir peur de Dieu. Cest au contraire la chance offerte de se laisser surprendre par Lui. La crainte, en nous libérant des peurs seulement humaines, laisse mieux voir lexigence de la vie de foi. Elle dit quelque chose de la violence des surgissements de Dieu au cur de notre vie.
📌Avec son talent habituel, Martin Steffens part à la quête de cette salutaire crainte. Nos peurs serviles najoutent rien à la grandeur de Dieu. En retirant nos sandales, en nous tenant devant Dieu mains nues et paumes ouvertes, nous donnons à notre vie sa pleine et véritable mesure.
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Il est un fait universel : tous, nous avons reçu la vie sans l´avoir demandée. Notre propre vie ne nous est pas propre : elle s’est d´abord faite en nous, sans nous. Puis vient le jour où, l’homme ayant appris à se posséder mieux, lui revient le pouvoir de refuser cette vie passivement reçue. N’est-ce pas là la liberté proprement humaine : dire non à ce qui s’impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreuse, plus pleine de risques : consentir à la vie. Non pas d’un oui du bout des lèvres : la question du consentement à l’existence est, selon le mot de Nietzsche, « la question primordiale ». D’une telle question dépend notre façon d’accueillir le passé comme d’engager l’avenir. Elle exige donc, en guise de réponse, que nous offrions à l’existence un oui à la mesure de nos vies : ample comme nos peines, plein comme nos joies. Alors le présent sera ce qu´il a toujours été : un présent, c’est-à-dire un don qui n’attendait que d´être pleinement reçu.
Si votre vie pleure, au lieu de vous en prendre à elle, cherchez avec patience et bienveillance ce qui lui fait si mal.
La valeur d’une vie ne se mesure pas à la quantité d’expériences que l’on a faites mais à la qualité de présence qu’on y a mise
L'individu moderne, relié médiatiquement au monde entier, est un dieu raté: il sait tout, sans rien pouvoir
Qu'on ne détruise pas cette joie qui, de toute chose, rend la saveur, sans laquelle, donc, n'est plus digne d'être vécu. Qu'on ne l'entame pas à coups de prophéties douteuses et d'anti-évangiles car il se pourrait bien que l'époque dont on endure aujourd'hui l'épreuve dévoile de la joie un aspect nouveau.
Il est essentiel d’écouter le malheur des hommes, car notre joie de vivre ne saurait en être amoindrie. De toute façon nous l’avons déjà dit : il faut aimer la vie pour vouloir la défendre, il faut la trouver précieuse pour entendre, ne serait-ce qu’entendre, le mal qu’on lui fait.
Le drame de l’homme n’est pas de manquer : c’est de ne pas recevoir pleinement ce qu’il a.
Avez-vous remarqué ? On ne se cherche de raison que de haïr : on aimerait trouver de quoi mépriser ce voisin ou ce cousin avec qui le courant ne passe pas. Mais l’amour quant à lui, brille de sa propre lumière : il n’y a pas à trouver d’occasion favorable, ni d’excuse. Pour se donner, il n’exige pas de conditions particulières, ni attentes que celles-ci soient réunies. L’amour qui par nous se donne, nous enseigne cette chose à l’évidence de laquelle il faudra bien nous rendre : nous sommes nés pour rayonner.

Le monde est plus large que ma peine, plus grand que mes aigreurs, que ma mauvaise humeur. Je n'ai pas le droit de l'enfermer dans mon chagrin, si grand soit-il. Cette idée tombait sur moi comme les rayons du soleil. Je remarquais alors comme on est prêt, toujours, à se gacher la joie en se rappelant qu'il y a, de par le monde, des êtres qui souffrent : pourquoi ne pas l'entendre en son inverse ? Pourquoi ne pas relativiser sa peine par la joie des autres ? Je me prenais en effet à me réjouir, irrésistiblement, de ce que les autres étaient heureux. Peu m'importe que ce ne fût pas d'abord ma joie, puisque, en partageant la leur, elle devenait mienne.
"Aimer, c'est prendre plaisir à la felicité d'autrui" : cette citation du philosophe allemand Leibniz, j'avais dû l'apprendre par coeur pour ce concours raté de peu. Tout à coup, elle faisait sens : voici que je la connaissais avec le cœur ! Je comprenais lentement, sur cette chaise, en cet après-midi au jardin du Luxembourg, ceci : qui met sa joie dans celle de l'autre ne peut plus la perdre.
Le chrétien n'est donc pas quelqu'un qui a, abstraitement, renoncé à sa battre, mais qui entend ne pas se perdre dans de faux combats...