Milan Kundera attire les jugements tranchés passionnels (j'aime, je déteste) auxquels prédispose sa propre absence de tiédeur (certains diront, avec moins d'euphémismes, le paradoxal esprit de sérieux de celui qui, avec Rabelais, et en romancier, pourfend les « agélastes»: littéralement, ceux qui ne rient pas). C'est pourtant à une révision des a priori, qu'ils soient trop hagiographiques ou trop défiants par principe, qu'on aimerait contribuer dans cet ouvrage, tout en montrant combien Kundera a redéployé fondamentalement la question de 1'identité et des limites du romanesque contemporain. Une invitation à relire une œuvre pour ceux qui croient la connaître ou en redoutent le drapé, un appel à soulever le rideau de tous les préjugés de lecture.