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4.2/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Seine-et-Marne , le 11/02/1956
Biographie :

Martine Sonnefraud-Dobral est auteure de fantasy.

Elle grandit au milieu d’une fratrie de cinq enfants. Après un bac littéraire suivi de l’EDC à Neuilly, elle décide de travailler dans le tertiaire, à Paris, dont dix-neuf ans comme assistante de direction du PDG d’une SSII.

En 2003, elle part s’installer sur la Côte d’Azur en 2003 pour suivre son mari et cesse alors toute activité professionnelle pour s’occuper de leurs deux enfants : Justine et Romain.

Elle a repris des notes écrites au fil des années et utilisé, comme levier, une histoire rédigée lorsque alla avait onze ans. Ainsi est née "La légende d’Argassi" (2018), une trilogie fantastique destinée, à l’origine, à ses enfants.

Elle a pratiqué l’équitation et la danse.


Martine S. Dobral se plaît à construire des intrigues entre réel et imaginaire. Avec À l’aube des origines, un récit épique empreint de merveilleux où se chevauchent mondes et époques, toujours tendu vers l’espoir, elle clôt le cycle de La légende d’Argassi… ou le démarre.
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Source : http://lalegendedargassi.fr/auteur.html
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NEW YORK

DÉBUT JUILLET







Enora s’arrêta sur le trottoir de la Septième avenue devant l’une des galeries de tableaux de son père et de son grand-oncle Joseph. Elle contempla d’un air appréciateur les toiles présentées en vitrine. Depuis toute petite, elle adorait la peinture et cette galerie particulièrement. Celle de Soho, plus intimiste et plus « branchée », donnait aux nouveaux jeunes talents la possibilité de s’exprimer, mais ici se côtoyaient les plus grands artistes tous siècles confondus.

Elle aurait tant voulu peindre comme sa grand-mère maternelle la très célèbre Paula Druzer, mais elle n’était douée ni pour le dessin ni pour la peinture. Aucune importance, elle avait la chance ineffable d’évoluer au milieu de merveilles et travailler à la galerie pour les vacances la comblait ! Pour le reste, pas de regrets puisqu’elle voulait se diriger vers des études de gestion et de marketing. Et qui sait, plus tard peut-être, pourrait-elle même reprendre les affaires de son père ou monter sa propre galerie ? Et puis elle adorait accueillir les visiteurs et son oncle disait qu’elle n’avait pas son pareil pour vendre une toile. Elle avait ainsi accroché plusieurs clients !

Elle se dirigea vers l’entrée et salua Salomon le portier, un grand Afro-Américain souriant aux cheveux maintenant grisonnants. Il était déjà là bien avant sa naissance et Enora n’imaginait pas la galerie sans lui.

— Bonjour, Salomon ! Beaucoup de visiteurs aujourd’hui ?

— Bonjour, Mademoiselle Enora, oui, quelques-uns et deux clients, je crois. Monsieur Joseph est dans la grande salle avec Monsieur Taylor.

— Merci, à plus tard !

Brian Taylor était l’assistant de sa tante Cassie depuis six mois et travaillait à la galerie de Soho. Elle ne l’avait pas encore rencontré.

Elle poussa la porte et se retrouva brusquement plongée dans la fraîcheur climatisée de la galerie. Elle frissonna. Cette année, l’été à New York était caniculaire et de trente-huit degrés saturés d’humidité dehors, elle passait brutalement à vingt-deux degrés à l’intérieur. Elle enfila le petit spencer qu’elle gardait dans son sac et se dirigea vers la salle du fond.

Elle jeta machinalement un regard autour d’elle : la grande pièce de l’entrée était séparée en son centre par une méridienne disposée le long d’une fontaine d’intérieur. De part et d’autre montait vers l’étage un magnifique escalier en fer à cheval de style Art déco qui menait à un palier circulaire d’où partaient d’autres salles d’exposition. On y trouvait aussi les bureaux de son père où elle travaillait, de sa tante Cassie, de son grand-oncle et de la secrétaire. Le rez-de-chaussée se prolongeait par une large galerie centrale ouverte en étoile sur plusieurs salles.
Enora eut un sourire affectueux en pensant à sa tante.

Cassandra Keenes, en fait la meilleure amie de sa mère depuis la fac avec Marc son mari, travaillait avec son père à la galerie. Depuis ses douze ans, à chaque période de grandes vacances, Enora alternait ainsi ses séjours d’une famille à l’autre. Elle passait un mois à New York chez Cassie avec leurs enfants, Constantin dix-neuf ans, de l’âge de son frère Jason et les jumeaux Helena et Dimitri, quatorze ans. Et un mois en France, chez elle à l’Ouliveiredo1 dans leur maison de famille.

Elle avait ainsi pris l’habitude d’accompagner sa tante dans les galeries de peintures ou les salles des ventes, mais cette année était particulière, car c’était la première fois qu’elle y avait officiellement un job à plein temps et rémunéré.

Elle venait d’avoir seize ans, « un âge charnière, ma princesse ! » lui avait dit sa mère avec un clin d’œil en référence à la légende d’Argassi2, histoire qu’elle lui racontait, petite, et qui avait bercé toute son enfance. Les jeunes gens de ce monde avaient leur majorité à seize ans et comme pour eux, le moment était venu de se frotter à la vie active !

Et puisque cet été, les garçons étaient restés sur leurs campus pour préparer des compétitions sportives interuniversitaires, elle pourrait consacrer, sans regret, tout son temps à la galerie.

Elle pénétra dans la grande salle et aperçut son grand-oncle Joseph Duprez âgé maintenant de soixante-dix-huit ans, en conversation avec Brian Taylor. Elle le sentait fatigué même si elle l’avait toujours vu de belle prestance avec ses cheveux blancs fournis et sa barbe qui masquait une longue cicatrice sur sa joue gauche. Elle en connaissait bien sûr l’origine : un lointain accident de voiture survenu avec sa grand-mère maternelle Laura Hessling-Duprez, à l’époque pianiste concertiste de renom dont Joseph était l’agent artistique. Quelle dramatique histoire ! Les séquelles en avaient été terribles et avaient coûté à la jeune femme sa carrière et sa famille.

Laura avait épousé le frère de Joseph, Simon, militaire de carrière et vu leur mariage se déliter peu à peu en raison de la jalousie maladive de ce dernier. L’accident se produisit après une énième altercation au terme de laquelle Joseph était passé la chercher à sa demande. La suite ne fut qu’une succession d’enchaînements dramatiques. Persuadé à tort que Laura avait une liaison avec son frère, Simon fit croire à la fillette, alors âgée de quatre ans, que sa mère les avait abandonnés elle et lui, pour mourir dans l’accident de voiture.

Fort heureusement, ils survécurent tous les deux, mais Laura, gravement blessée, resta de longs jours dans le coma et se réveilla amnésique. Une fois transportable, elle fut rapatriée aux É.-U. à la demande de sa famille où Joseph la suivit. Mais deux ans avaient passé lorsqu’elle retrouva enfin la mémoire et malgré toutes ses tentatives pour revoir sa fille, Simon refusa tout contact.

Déchirée, Laura n’osa pas entreprendre de démarches juridiques de peur qu’après tout ce temps, la petite Victoire ne l’ait oubliée et la rejette. Ses mains brisées dans l’accident et sa carrière de pianiste avec, il ne lui restait plus rien. Douée pour le dessin, elle se tourna alors vers la peinture. Après sa très longue convalescence, elle commença à réaliser des toiles sous le pseudonyme de Paula Druzer, anagramme de Laura Duprez. Ce fut sa rédemption. Elle rencontra immédiatement un vif succès et Joseph acheta peu de temps après la galerie de la Septième avenue pour promouvoir ses toiles en association avec le jeune Adam Brainer, lui-même propriétaire d’une galerie à Soho.

Enora soupira. Victoire était si petite lorsque sa mère avait eu cet accident ! Quelle blessure pour elle de grandir sans vraiment la connaître et ne découvrir la vérité sur son passé, qu’une fois adulte !

« Drôle d’histoire… se dit Enora. Maman a vécu avec un secret de famille jusqu’à vingt-trois ans, sans savoir que sa mère et son oncle étaient toujours vivants et qu’elle avait une famille en Amérique ! Si mon arrière-grand-mère n’avait pas jugé bon de laisser une lettre d’explication, elle n’en aurait jamais rien su et je ne serais pas ici ! "
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"Que tes fils soient maudits sur douze générations
Et sache que jamais ils ne règneront
Toutes tes filles dans l'obscurité iront
Ton peuple et sa descendance le chaos vivront
Pour eux nulle repentance et nul pardon
Et quand les trois lunes à l'alignement seront
Celle qui viendra d'ailleurs dénouera la vision
Et elle seule pour toujours ouvrira la prison
Car sans victoire pointée ton peuple et ta lignée
Dans la destruction et l'opprobre s'éteindront."
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Victoire voulut protester, mais saisit machinalement la main tendue et, sans pouvoir se contrôler, ferma les yeux. Elle se sentit bizarre, comme serrée dans du coton, et ses oreilles sifflèrent. Lorsqu’elle les rouvrit, elle vacilla en arrière, éblouie par la lumière, et tendit les bras par réflexe pour ne pas tomber. Ses mains rencontrèrent une surface dure et mouillée et elle écarquilla les yeux, figée.
Disparu le grenier ! Elle se tenait adossée à un rocher sur une plage inconnue, dans une crique bordée de hautes falaises sombres.
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Qu'importe ! Marchons vers le rêve !
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