Je savais que je leur ressemblais. Malgré moi, malgré mon déni, mon refus de les accepter comme des frères. Ils étaient mes frères. Mes frères de misère, d'exil, de nostalgie, de tout ce que nous portions sur nos petites épaules d'écoliers, et ce poids nous l'avions en partage et nous devions avancer avec ça. Parfois, j'avais l'impression que dans nos cartables c'étaient pas des stylos, feutres, livres et cahiers qu"on portait mais un tas d'histoires pas très drôles et beaucoup de visages disparus.