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Citation de paraty62


Au Louvre, la soirée ne fait que commencer. Les invités privilégiés se répartissent entre salons et grandes salles, et s’apprêtent à passer gaîment cette première partie de la nuit. Une agitation fébrile se devine à travers les conversations animées, les commentaires que l’on fait mine de chuchoter à voix basse, mais assez distinctement pour que tout le monde entende. Une foule de nouveaux arrivants s’est empressée de se joindre à la cour habituelle, tandis que d’autres au contraire l’ont quittée précipitamment. Beaucoup espèrent en effet que ce nouveau règne leur apportera la fortune, les autres battent en retraite pour se faire oublier…

Seul, un homme reste à l’écart des plaisirs et des badinages de cette soirée, indifférent à l’animation qui bouillonne à l’étage inférieur. Isolé, au calme, il reste enfermé dans son cabinet de travail. Une grande fenêtre donne sur l’extérieur, où seuls les masses sombres des toits de la capitale sont visibles. Une grande table trône au milieu de la pièce, cachée sous des liasses de papiers, dossiers en cours ou multitudes de lettres. Une grande cheminée, éteinte, occupe presque tout un mur. La pièce est éclairée par deux chandeliers, l’un sur la cheminée, l’autre sur la table. La décoration est des plus sommaires, aucune dorure, aucun éclat tapageur, elle reflète parfaitement la simplicité habituelle de son occupant.

L’homme est assis sur une chaise, près de la table. Renversé en arrière, les bras croisés, les yeux dans le vague, il réfléchit. Il semble accaparé par de nombreux soucis, au vu de ses sourcils froncés et de son air grave. Il est loin d’être beau, lui qui approche de la quarantaine, mais ses traits sont de ceux que l’on n’oublie pas. Avec des yeux au regard dominateur, enfoncés, un nez arqué, une bouche à la fois lourde et mobile, il a le visage mouvant d’un acteur, un visage fait pour charmer ou dompter les hommes. Cependant, la cour ne comprend pas ses goûts aussi simples, sa répugnance pour le faste et le tape à l’œil. Cela met mal à l’aise, cela dérange.
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