Et surtout peut être elle faisait la cuisine du pays, alors que nous étions d'ailleurs et que mes parents, nouvellement installés, continuaient encore de manger comme ils avaient mangé chez eux. Chez la voisine, ce qui mijotait sentait à plein nez le romarin et l'olive noire dont l'acidité s'arrondissait en cuisinant, chez la voisine on mangeait des légumes crus baignés de la seule huile d'olive qui, tout exotique qu'elle fût pour moi, devint sur le champ inséparable de toute cuisine, j'en aimais d'abord la merveilleuse couleur, l'odeur puissante et douce, je l'aimais même rance quand on en parfumait de quelques tombées la soupe du soir.