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Citation de Nemorino


Ce n’était pas pratique de courir main dans la main ! Dans un état d’exultation, elle lança d’une voix entrecoupée :
- Tu sais, la première fois que j’ai mis ma main dans la tienne, elle m’a parue tellement grande, chaude et rassurante…
Marc lui répondit juste par un baiser, parce qu’elle lui avait déjà dit cela. Pour lui, l’amour était comme une réaction chimique, tout était simple et immuable : on n’avait pas trente-six choix.
- Tu te souviens, la première semaine où on était ensemble ? reprit-elle quelques pas plus loin. On courait rue de Rivoli, comme maintenant… On courait beaucoup. Oui, j’ai le souvenir qu’on survolait les rues comme des chevaux ailés !
Marc répondit par une pression sur sa main et par un regard qui valait des millions.
Au retour, ils marchèrent tranquillement.
- Avant, prononça-t-elle avec mélancolie, tu m’embrassais tout le temps.
- Avant ! Avant quoi ?
Isis laissa une minute s’écouler.
- Quand tu vois les femmes, tu les regardes comment ?
- J’ai autre chose à penser, coupa-t-il.
- Moi, je fais quoi quand je parle à un homme ? Dois-je faire des appréciations dans ma tête ?… ou dois-je plutôt me mettre des œillères comme à un cheval ?
Marc fronça les sourcils. Mais Isis était insatisfaite.
- T’es obsédée !
- Avant, tu disais que c’était bien que je sois obsédée…, répliqua Isis en faisant la lippe. Pourquoi est-ce que je me méfie quand un homme commence à me parler dans la rue ?
- Justement, c’est parce que tu imagines tout de suite des choses qui n’ont pas lieu d’être ! Moi, personne ne m’aborde.
- Et moi, à chaque fois, dès que je suis dehors. De toute façon, je veux être belle pour moi-même, belle ou plutôt raffinée. Je ne cherche pas à être sexy. Je ne cherche pas non plus à me cacher… C’est un peu comme une geisha ; elle doit être une œuvre d’art en mouvement… Alors ?
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je suis en train de penser à un truc et tu me parles, tu me parles, tu me parles…, répondit Marc, agacé.
Elle s’éloigna de quelques pas et se mit à sauter ou tourner sur place, dansant, avant de reprendre sa marche, le regard vide, muselant ses pensées. Elle sanglotait intérieurement : je me promène mieux quand je suis toute seule…
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