Un autre Vuillard---[préface de Gilles Ortlieb ]
Il y a le Vuillard que chacun sait, celui qu'on aura qualifié, à satiété, de peintre intimiste dans l'ombre portée et chatoyante de l'ami Bonnard, le portraitiste impeccable de femmes cousant sous la lampe, d'enfants courant dans des allées et des plus ou moins grands bourgeois de son temps, celui qui aura su faire de sa mère un inlassable modèle, et du papier peint un motif en soi. Et puis il y a celui qu'on a appris à connaître, par capillarité, pour ainsi dire, avec le premier: le décorateur de théâtre, de paravents et d'hôtels particuliers, le virtuose de la peinture à la colle, l'académicien malgré lui, le chargé de commandes pour la Comédie des Champs -Elysées ou le Palais des Nations, à Genève. Et comme si ceal n'était pas suffisant, il y eut aussi un Vuillard photographe, affichiste, lithographe, illustrateur, diariste-les traces laissées dans chacun de ces domaines attestant toutes de la profusion du talent. (p. 3)