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Citation de fissac


Au bout de onze ans, toujours là. Pourtant tout est oublié, presque. Ma vie derrière moi, prise au piège. Très peu de souvenirs, pourtant je ne puis m’en détacher. Comment faire ? Depuis ce sommet, survie seulement. Quelques rites discrets, seuls connus de moi : à mon bureau, allongée nue, alanguie, les bras en couronne autour de la tête, Lilette au divan rouge veille sur moi. Le corps exact d’Hannah. Que Matisse l’ait peinte avant qu’elle ne soit née ne m’étonne pas plus que ça. Dans l’entrée, quelques cauris dans une lampe à huile, devant la photo d’un stupa, les yeux fauves peints d’un bouddha – éteints par la jouissance, il n’y avait plus rien dans ses yeux ; plus de lueur humaine.

Dix ans avec elle. Tout consumé en même temps que vécu. Comme rien. Un continent lentement s’enfonce dans l’eau insensible, ses contours immergés tremblent puis s’effacent, laissant un vague sillage, une légende, un conte d’Atlantide… Au point d’éveiller le doute sur ce qui fut.
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