Je m'engage dans un lacis de ruelles dont la pente s'accentue à chaque carrefour. L'odeur devient presque irrespirable. Je suis obligé de ménager mon souffle avec soin. À l'heure qu'il est, la nourriture périmée ne va pas tarder à pleuvoir du toit des greniers disséminés dans le quartier. Elle nourrira les sans-logis, des silhouettes qui peinent sous le poids de leurs grands chapeaux de paille destinés à recueillir fruits et légumes avariés qui tomberont du ciel. Leurs yeux sont déjà morts et les miens se détournent.