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Citation de Charybde2


Il y a bien entendu une idéologie là-dessous : celle qui présuppose que la première mesure d’un acte est son efficacité, et que, quelles que soient les étiquettes et les orientations prises par les différentes équipes successives, celles-ci ne s’écartent jamais d’un spectre théorique central, qui assure une continuité. Celle qui présume également que la tenue de la bonne marche de la République est plus une affaire de spécialistes compétents et autorisés que de représentants du peuple – cette grande masse incertaine et imprévisible qu’il vaut mieux canaliser. Car le mot d’ordre pragmatique est avant tout l’expression d’un tronc commun doctrinal. Il s’agit de faire tourner la machine, certainement pas de l’enrayer ni de la reconfigurer – encore moins d’en changer.
Sans doute faut-il voir là une mutation de la façon dont le pouvoir est perçu par ceux qui y prétendent. Il semblerait que l’ordre des priorités ait évolué, et que les bancs de l’Assemblée nationale aient désormais moins d’attrait que les places gigognes dans les hôtels particuliers de la République, voire aux sièges des grandes banques ou des entreprises du CAC 40.
C’est là, plus que dans l’hémicycle, que se trouve le cœur du pouvoir dans nos démocraties libérales ; du moins est-ce ainsi que les jeunes générations de technocrates le conçoivent. Ce n’est pas forcément la traduction d’une réalité très nouvelle : c’est en revanche un témoignage de la transformation d’un imaginaire politique.
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