Un livre comme un cri de rage et de douleur, une fureur de vivre en filigrane, lu en apnée en une heure. Un récit cru, des phrases courtes, ciselées comme du Despentes, une histoire à la fois très dure et à laquelle on ne peut s'empêcher de s'identifier un peu.
Et pour cause... le narrateur n'a pas de prénom ; il est la bête blessée, agonisante, mise à terre par une rupture qui l'a mise en cage. Une cage à l'échelle d'une chambre, d'une famille boiteuse, d'une ville entière. Une cage aux barreaux invisibles mais infranchissables en apparence : douleur, rage, haine du père cancéreux, VIH du frère haï... Là-haut, St Sébastien se fout de sa gueule.
Quand il se relève, ce n'est pas pour panser ses plaies. C'est pour les creuser encore, déplaçant la souffrance à coups de griffes, de dents. Il est le fauve, le chasseur. Les hommes de ces bars où il s'échoue sont ses proies. Mais la proie suivante pourrait bien être celle qui le fera basculer...
Ce roman est écrit sur deux dimensions qui alternent au fil des chapitres : intérieur et extérieur. Le ressenti et l'action. La souffrance et le sordide. Le romantisme noir du mal d'amour et l'abject de sa douleur qui l'entraîne à l'orée de son humanité, jusqu'à marquer sa chair, et celle des autres.
Si plonger dans la fosse poisseuse, suintante, d'une âme déchiquetée ne vous effraie pas, cette histoire vous fera haleter jusqu'à la dernière page, la dernière ligne.
Et éclairera peut-être pour vous les barreaux de votre propre cage...
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« Je crisse un énorme coup de pied dans cette cage de merde. Je fous des explosifs dans toutes les télés de la ville. »
Cru et brutal
Texte divisé sous 2 formatos: intérieur - extérieur. Ils sont lus en alternance. Le visible - le senti.
Oeuvre forte. Se lit d’une traite.
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