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Citation de Charybde2


La première fois que j’ai entendu parler d’autodéfense intellectuelle, je n’ai moi-même pas compris l’expression.
C’était pourtant une évidence dans mon travail de tous les jours. Enseignante dans un établissement dit « difficile », dans un lycée dit « de banlieue », j’avais remarqué depuis bien longtemps – et je n’étais évidemment pas la première – que mes élèves étaient très souvent sur la défensive. J’ai longtemps cherché à comprendre pourquoi, jusqu’à ce qu’on me suggère de travailler sur les formes que pourrait prendre l’autodéfense intellectuelle dans notre société. Telle que je l’approchais intuitivement, cette notion représentait la possibilité d’offrir aux plus faibles les moyens de ne pas se faire écraser, dans une interaction hiérarchique par exemple.
Mes recherches l’ont conduite tout d’abord à une célèbre pensée du linguiste Noam Chomsky : « Un vrai système d’éducation donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle. » Je me suis alors dit que l’autodéfense intellectuelle devait désigner quelque chose comme la « nécessité de se construire un esprit critique ». C’est ce sens-là que je retrouvai dans les deux principaux ouvrages consacrés à cette notion : les Petits cours d’autodéfense intellectuelle de Normand Baillargeon et le Manuel d’autodéfense intellectuelle de Sophie Mazet.
L’ensemble de ces travaux constitue une aide précieuse pour notre défi quotidien en tant qu’enseignants : apprendre à nos élèves la distance critique face à l’information – et c’est d’ailleurs l’objectif que s’est fixé Sophie Mazet avec ses propres élèves, dans le cours qu’elle a monté en Seine-Saint-Denis.
En dépit de l’apport scientifique indéniable de ces études, je me trouvais face à un manque : il me semblait que l’autodéfense intellectuelle, telle qu’elle était entendue par ces trois auteurs, ne prenait pas en compte la violence ordinaire des échanges humains de laquelle il faut, aussi, savoir se protéger. C’est donc dans cette perspective que se place essentiellement ce livre.
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