Matt Richtel

Dans son ensemble, l'auto-immunité figure à la troisième place des catégories de maladies les plus fréquentes aux Etats-Unis (après les troubles cardio-vasculaires et les cancers). Le diabète, l'un des principaux tueurs du pays, est en guerre déclarée par le système immunitaire au pancréas.

Selon les circonstances, nous pouvons tous nous retrouver dans la position du vilain petit canard ou du chef de meute, incarner la personne dans le besoin ou celle en mesure de donner, jouer le rôle du suppliant, de l'ami, de la brute ou de l'antagoniste. Chacun d'entre nous, comme les composants microscopiques d'un organisme plus vaste, possède également le pouvoir d'amorcer une coopération, de trouver l'harmonie, de hâter les hostilités ou de les tempérer.

Comme de nombreux parents, je savoure ma chance quotidiennement. Je suis un peu plus reconnaissant chaque jour. Le temps nous ai compté dans ce festival de la vie. C'est magnifique. C'est douloureux.

Plus vous serez actif, physiquement et intellectuellement, plus vous signalez à votre organisme que vous souhaitez continuer à vivre et à assurer la survie de l'espèce. Ce qui cause un cercle vertueux au sein duquel les mécanismes internes fondamentaux continuent de se renouveler, augmentant votre vitalité, et ainsi de suite. Si, au contraire, vous êtes inactif, physiquement et mentalement, votre organisme comprend que vous jetez l'éponge et qu'il est inutile de "gaspiller" des ressources pour votre survie.

L'exercice ralentit le processus de vieillissement naturel du système immunitaire.

En matière d'alimentation, la science identifie plusieurs risques en lien avec certaines substances peu digestes - des additifs, des produits chimiques ou d'autres inventions industrielles n'ayant pas grand-chose en commun avec de vrais aliments. Face à eux, il se peut que le système immunitaire n'ait d'autre choix que de réagir.

Il existe des solutions simples dont la science a prouvé l'efficacité. Les meilleurs exemples de ces remèdes -et sur lesquels nous pouvons exercer un contrôle - incluent le sommeil, l'exercice, la méditation et la nutrition.

Faites attention. Soyez prudents. Jouez avec le système immunitaire n'est pas sans risques.

Notre société aurait ici une leçon précieuse à tirer. Dans notre ambition de bâtir un monde parfait et efficace, nous nous sommes montrés trop zélés.

Comme je l'ai fait remarquer plus tôt, il est difficile de nommer une seule innovation capitale qui n'ait pas eu d'importants effets collatéraux.
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Les changements dus à l'industrialisation ont fait évoluer l'ensemble des aspects de notre mode de vie, de l'habillement au logement, en passant par les modes de transport et de communication. Mais la pollution industrielle est responsable d'un dérèglement climatique potentiellement apocalyptique.
De même, il n'existe sans doute pas de médicament plus puissant que les antibiotiques. Ils sont vitaux à notre survie. Cela ne peut pas être remis en question. Cependant, leur usage trop répandu menace également de causer une mutation sans précédent des bactéries qui pourraient faire passer nos anciennes épidémies pour des affections banales.

Tous ces exemples ne sont pas des arguments à opposer au progrès. Cela n'a rien à voir avec un quelconque luddisme. Ils appellent néanmoins à une certaine prise de conscience. Parfois, nous ne parvenons pas à maîtriser notre monde ni à le brider suffisamment sans détruire une partie de la vie qui l'abrite.

Dans le cas de notre système immunitaire, nous avons essayé de trop le réguler, et cela s'est retourné contre nous. Nous devons apprendre parfois à laisser faire la nature.

Notre système de défense s'est allié aux bactéries qui pullulent en lui ; en retour, elles se sont alliées à leur hôte. En fait, si notre système immunitaire déclarait la guerre à tous les organismes étrangers, notre espèce n'aurait pas survécu. Pour avoir un système immunitaire pleinement efficace, nous devons régulièrement nous associer aux bactéries présentes dans notre environnement ou dans notre corps.

Cette prise de conscience permet de remettre en question les notions d'indigène et d'étranger. Qu'est-ce qui est étranger, qu'est-ce qui est ennemi, qu'est-ce qui est un allié, qu'est-ce qui est un équipier ?

Cela nous enseigne que notre survie, individuelle ou à l'échelle de l'espèce, est facilitée par la coopération. Cela peut paraître évident, mais la civilisation, même aujourd'hui, a souvent été mue par notre instinct de compétition, tiraillée entre la coopération et le rejet, entre le désir de voir ce que les gens ont en commun ou de se repaître de ce qui les divise. Notre système immunitaire nous prouve que parvenir à trouver un terrain d'entente permet d'accroître le nombre d'alliés et d'armes à notre disposition pour lutter contre un ennemi commun, plus dangereux encore.

Un puissant plaidoyer en faveur de la diversité.

La xénophobie, le nationalisme aveugle et le racisme sont des troubles auto-immuns. Une culture ne sachant réfréner ses attaques se met en péril.

Pour guérir, nos cellules doivent se diviser, proliférer. Cela peut paraître simpliste. C'est en réalité un exercice d'équilibriste pour le système immunitaire, qui doit autoriser le développement de nouveaux tissus, tout en surveillant avec attention les cellules inadaptées, les mutations incomplètes ou défectueuses. C'est ce qui s'appelle un cancer.

L'un des rôles principaux du système immunitaire est d'empêcher l'infection de pénétrer dans le système circulatoire.

8% de notre matériel génétique sont issus de rétrovirus. Cela signifie que ces virus sont devenus depuis une partie de nous, au point de nous être désormais non seulement utiles, mais essentiels.

Les bactéries
Elles sont minuscules. On pourrait en faire tenir plusieurs milliers à l'intérieur d'une cellule.
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Les bactéries, si petites soient-elles, éclipsent les virus. On pourrait loger plusieurs milliers d'entre eux dans une bactérie.
La grippe, Ebola, la rage et la variole font partie des virus les plus dangereux. Ces derniers ne peuvent proliférer et croître qu'après avoir envahi une cellule et s'être approprié le mécanisme lui permettant de se reproduire.
Il existe une théorie sur l'origine des virus qui permet d'expliquer leur nature. Il est possible que les bactéries soient apparues en premier, suivies d'autres cellules plus complexes. Puis, petit à petit, certaines bactéries se seraient débarrassées d'une partie de leur matériel génétique à force d'évolution et de mutations aléatoires, et certains de ces organismes moins complexes auraient trouvé le moyen de contaminer et de se nourrir de cellules, y compris celles des mammifères. Une autre théorie suggère que les virus se seraient détachés de nos cellules avant d'évoluer, excrétions du corps humain ayant réussi à prospérer en nous.

Il est tentant de considérer l'ensemble des virus et des bactéries comme des pathogènes ; certains le sont, mais pas tous, loin de là. Des milliards de cellules bactériennes vivent à l'intérieur de notre corps sans nous causer le moindre mal. En réalité, les estimations indiquent que moins de 1% sont susceptibles de nous rendre malade. Et il y a de grands risques qu'un cancer se développe en nous à cet instant précis, mais qu'il soit essentiellement inoffensif. Comme dans toute bonne histoire, il est parfois difficile de différencier les bons des mauvais et des neutres.

Bob avait une hépatite. La sienne était de type A, une affection identifiée seulement quelques années plus tôt, en 1973. Il s'agit d'une infection du foie mettant un certain temps à se manifester. Les symptômes que le malade - Bob, en l'occurrence - éprouve sont ceux qui apparaissent lorsque le système immunitaire se défend en combattant une inflammation.

Fumer éprouve le système immunitaire comme peu d'autres activités humaines ; les accrocs et les déchirures provoqués au tissu délicat des poumons ne causent pas seulement des blessures persistantes, mais obligent également les cellules à se diviser pour remplacer les tissus endommagés. La division cellulaire accroît la probabilité de malignité, de cancer. C'est purement mathématique, et potentiellement fatal.

Cette vigilance est constante, le système immunitaire faisant littéralement office de garde du corps. Par exemple, les mécanismes qui défendent notre santé semblent intervenir dans des fonctions aussi essentielles que le choix de nos partenaires, nous aidant à éviter les couples incestueux, qui mettraient en péril notre sécurité collective et notre survie.

Nous n'avons commencé à comprendre que récemment le rôle primordial du système immunitaire dans le cerveau, où les synapses endommagées ou périmées sont élaguées par les propres cellules protectrices de l'organe, permettant de prolonger la bonne santé neurologique de l'individu.