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Citation de Cielvariable


Le pitou est un aimant à pitoune. C’est classique. Même dans les annonces de pick-up Dodge ils le disent.

— Ooooooooooooooooh, y’est ben cute….

Ça c’est une punkette qui l’a dit, et je ne suis pas certain du nombre de o. Elle s’est mise à le flatter, arrêtant du coup mon élan vers l’horizon et(ou) le coin de la rue. Je me suis retourné, j’ai souri poliment, ma maman aurait été fière, elle m’a bien élevé. Puis ma ballerine s’est avancée tout doucement, a posé sa main sur le museau du toutou, et s’est mise à le caresser tranquillement. C’était tout serein, tout étrange, comme si le temps ralentissait, un morceau de sable coincé dans le grand sablier, et il faisait moins froid, il me semble. Sans lever les yeux, elle a ouvert la bouche, et le temps s’est arrêté complètement. C’était presque le silence qui sortait de sa bouche, des mots tranquilles, des sons doux, que j’entendais à peine.

— Comment il s’appelle, ton chien ?
— Il s’appelle Edwin.
— Toi, comment tu t’appelles ?

En soufflant ça, elle s’est retournée vers moi, et m’a regardé dans les yeux, longtemps. Profond. C’est le fond de mon crâne qu’elle fixait, paisible. Mes genoux mous, tout à coup. Je ne m’attendais pas à ça, je m’attendais à devoir raconter l’histoire du nom d’Edwin, la toune Alive d’Edwin que j’écoutais tout le temps quand j’ai eu le chien, ce genre de chose, c’est quoi mon nom, déjà ?

— Euh, Matthieu, que j’ai répondu.
— Avec deux t ?
— Oui, comment tu sais ?
— J’aime mieux avec deux t.

• • •

La bière était douce, l’air chaud glissait dans mes poumons tranquillement, les mots roulaient dans mes oreilles avec tendresse. Trois heures, quatre heures, des minutes ou une éternité, la vie était belle dans mon salon ce soir-là, à écouter ma ballerine raconter sa vie, sa courte vie de petite fille de 15 ans. Écrasé dans le sofa, écrasée dans le fauteuil. Les regards, les sourires, les mots, les mots.

Des fois, tout est simple. Pas de question, pas d’analyse. On se parlait comme si on se connaissait depuis des années, sans gêne, sans tremblements, sans bouche pâteuse. Et on avait du fun, rires et rires encore. Et je suis allé lui chercher une troisième bière, et je me suis assis sur le bord du fauteuil, elle s’est approchée un peu, j’ai commencé à lui jouer dans les cheveux, sans me demander si c’était correct, sans rien me demander. Elle me caressait doucement la cuisse.

— Saint-Matthieu, dans la bible, il prend deux t.
— Oui, je sais.

On s’est embrassés, c’était bon, ça goûtait bon. Longtemps, des heures, je crois. Passionnées comme dans les romans Harlequin, sincères comme dans les contes de fées, intenses comme dans la vie. Puis elle m’a pris par la main et m’a entraîné vers mon lit.

Et là, cochonneries. Corps nus, sueur. Voix qui résonnent, mots doux, cris. J’ai léché son dos avec passion, je l’ai mangée jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus.

Et elle m’a sucé. Puis elle m’a embrassé, a souri d’un sourire qu’on n’oublie pas.

— La prochaine fois, tu prendras une douche avant.

Elle s’est collée sur moi et on s’est endormis. Sommeil profond, dormir avec le sourire, la chaleur de sa peau, le paradis si loin des nuages, je ne savais pas que c’était possible. Sommeil profond, dormir avec le sourire, la vie peut être si belle, je vous jure.
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