(...) je ne veux pas m’endormir sans entendre la fin que nous connaissons par cœur.
Si Maman se trompe de mot, si elle ajoute ne serait-ce qu’un silence là où il n’y a pas de virgule, nous la corrigeons sans relâche. Nous ignorons si elle trébuche volontairement, mais notre attention est si aiguisée que nous ne parvenons pas à laisser passer la moindre erreur. Nous la reprenons en chuchotant et la forçons à relire la phrase écorchée. Elle se laisse faire, parfois en souriant, parfois épuisée et n’ayant qu’une hâte : finir la maudite histoire pour que nous nous couchions enfin.