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Citation de ZahraAroussi


J’ai aimé des êtres, je les ai perdus. Je suis devenu fou quand ce coup m’a frappé’, car c’est un enfer. Mais ma folie est restée sans témoin, mon égarement n'apparaissait pas, mon intimité seule était folle. Quelquefois, je devenais furieux. On me disait : Pourquoi êtes-vous si calme? Or, j'étais brûlé des pieds à la tête; la nuit, je courais les rues, je hurlais ; le jour, je travaillais tranquillement.
Peu après, la folie du monde se déchaîna. Je fus mis au mur comme beaucoup d’autres. Pourquoi? Pour rien. Les fusils ne partirent pas je me dis : Dieu, que fais-tu? Je cessai alors d’être insensé’. Le monde hésita, puis reprit son équilibre.
Avec la raison, le souvenir me revint et je vis que même aux pires jours, quand je me croyais parfaitement et entièrement malheureux, j’étais cependant, et presque tout le temps, extrêmement heureux. Cela me donna à réfléchir. Cette découverte n’était pas agréable. Il me semblait que je perdais beaucoup. Je m’interrogeai : n’étais-je pas triste, n'avais-je pas senti ma vie se fendre? Oui, cela avait été; mais, à chaque minute, quand je me levais et courais par les rues, quand je restais immobile dans un coin de chambre, la fraîcheur de la nuit, la stabilité’ du sol me faisaient respirer et reposer sur l'allégresse.
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