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Citations de Maurice Blondel (18)


Maurice Blondel
L'avenir ne se prévoit pas ,il se prépare
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Maurice Blondel
Le besoin de l'homme, c'est de s'égaler soi-même, en sorte que rien de ce qu'il est ne demeure étranger ou contraire à son vouloir ...
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L’homme met toujours dans ses actes, si obscurément qu’il le sache, ce caractère de transcendance. Ce qu’il fait, il ne le fait jamais simplement pour le faire.
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Le besoin de l’homme, c’est de s’égaler soi-même, en sorte que rien de ce qu’il est ne demeure étranger ou contraire à son vouloir, et rien de ce qu’il veut ne demeure inaccessible ou refusé à son être. Agir, c’est chercher cet accord du connaître, du vouloir et de l’être, et contribuer à le produire ou à le compromettre. L’action est le double mouvement qui porte l’être au terme où il tend comme à une perfection nouvelle, et qui réintègre la cause finale dans la cause efficiente. Dans la plénitude de son rôle médiateur, elle est un retour de l’absolu à l’absolu ; le relatif, qu’elle enveloppe et qu’elle soutient entre ces deux termes, elle l’absout. Absoudre, c’est donner le vrai et l’être à qui ne l’a pas de soi.

Le rôle de l’action, c’est donc de développer l’être et de le constituer. Sans doute, elle le détermine et paraît même l’épuiser, comme si l’effort était un appauvrissement de la vie, et comme si l’exécution dépréciait l’intention sans égaler jamais le réel à l’idéal. Mais il faut s’élever au-dessus de cette apparence : il est vrai que, dans la mesure où l’agent est passif de sa propre opération et de l’activité des forces qu’il fait concourir à son œuvre, il souffre, dans l’action même, une sorte de détérioration ; et l’intention garde en elle quelque chose que l’exécution ne produit pas d’abord. (p. 467)
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Honneur. Cette belle parole que chaque personne, chaque peuple fait sonner avec un accent qui semble ne tolérer aucun doute, aucune équivoque, a pourtant elle aussi des significations allant jusqu’à l’opposition. Pour les uns, ce mot évoque l’esprit chevaleresque de magnanimité, de dévouement, de bravoure secourable aux humbles et aux opprimés, d’oubli de soi, comme si cette sorte de désintéressement était la condition même de la valeur morale, du respect de soi-même et de la dignité personnelle.
Pour d’autres, c’est l’inverse : ils attendent d’autrui les égards qu’exige chez eux un orgueil ombrageux, un égoïsme avide et dominateur ; et cette susceptibilité met leur amour-propre à ne point se placer au point de vue de la plus légitime dignité des autres hommes ou des autres peuples. L’honneur, ainsi compris, se glorifie d’imposer ses revendications par la crainte et par le prestige de la force. Nulle magnanimité intérieure justifiant l’estime et le respect des humbles, mais la prétention symétriquement inverse d’exiger les marques d’une totale soumission, fût-elle tremblante et servile.
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Ni partialité, ni indifférence ; c’est à la condition d’échapper à ce double écueil que l’examen entrepris gardera son caractère philosophique et acquerra une portée utile. Le lecteur supportera donc les analyses minutieuses et sereines, comme aussi les conclusions sévères qu’imposera l’enchaînement méthodique des exigences intellectuelles. C’est une philosophie infidèle à ses origines et à ses devoirs que celle qui se bornerait soit à une vue spéculative, soit à des exhortations passionnées. Les grands ébranlements historiques du temps présent réveillent le sentiment et accroissent l’urgence de la mission traditionnelle de ce qu’on peut appeler la philosophie militante, celle qui recueille, règle et juge tout le dynamisme de la pensée et de l’action humaines en ce qu’elles ont de conforme à leur élan initial et à leur aspiration essentielle. C’est donc en toute sincérité scientifique et en toute indépendance des questions de personnes et d’intérêts que nous envisagerons les conflits actuels.
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On ne peut connaître et affirmer des objets réels sans impliquer à la fois l’existence au moins voilée du sujet et sans avouer que les objets sont incapables de servir de fondement ou de terme suffisant pour la pensée. Implication analogue lorsqu’il s’agit du sujet pensant lui-même.
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Serait-il vrai que la pensée n’est pas un être, qu’elle n’a rien de substantiel ? Faudrait-il concéder qu’elle est un simple « attribut », moins même, un « mode », une « relation », un « épiphénomène », une apparence subjective, une hallucination ? Serait-elle moins encore, une simple étiquette collective ? Usurpe-t-elle un nom propre et singulier, comme une reine, pour donner un semblant d’existence à un mannequin ostentatoire que la philosophie substituerait à la foule laborieuse des pensées en leur mouvante et utile diversité ? — Alors, devant un tel « être de raison », c’est trop dire encore, devant un mot sous lequel il n’y a rien de réellement pensé, ni d’effectivement pensable, nous ne ferions plus un pas dans le royaume des entités, loin des données positives et des vérités concrètes.
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Ce ne sont pas les mots seulement qui sont le corps visible de la pensée ; mais, peut-on dire, ces mots eux-mêmes incarnent des métaphores propres à offrir à l’imagination des représentations concrètes qu’on nommerait bien le corps invisible de nos opérations intellectuelles. Bien plus, lorsqu’il s’agit, non point de telles ou telles productions de cette activité intérieure, mais de la pensée totale en son mystère inaccessible, avec son visage voilé et sa retraite insondable, il est encore plus inévitable de recourir à des artifices allégoriques. Ne soyons donc pas surpris que, dans chaque famille ethnique et linguistique, l’on ait recouru à des tropes multiples et divers.
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Parce qu’on cherche l’être où il n’est pas, où il ne peut être et de la manière qu’il ne faut pas le chercher, on s’accoutume à parler de lui — ou bien en l’affirmant d’emblée comme une donnée immédiate et définitive, — ou bien en l’entourant d’ombres impénétrables dans un recul sans limites, — à moins qu’on n’allie ces deux thèses extrêmes sans éclairer l’entre-deux qui sépare l’intuition et le mystère.
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Les difficultés que nous rencontrons dès qu’il s’agit de définir l’esprit chrétien ne tiendraient-elles pas à ce qu’il est plus large que toute définition purement notionnelle, toute compréhension simplement humaine ?
Pascal a dit : « Contradiction est mauvaise marque de vérité. »
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Est-il possible, est-il légitime, est-il bon d’étudier, d’un point de vue
philosophique, l’esprit chrétien ?
Voyons d’abord les objections qui surgissent contre une telle tentative. N’est-ce point dénaturer forcément cet esprit que de sembler le ramener à des perspectives théoriques et critiques de l’ordre purement humain, en paraissant l’assimiler à d’autres doctrines proprement rationnelles, comme serait une histoire de l’esprit stoïcien ? Ensuite, ce terme d’esprit chrétien ne crée-t-il pas une équivoque entre deux significations, l’une relative à l’interprétation spéculative et dogmatique (tel un exposé de l’esprit spinoziste), l’autre ramenée aux applications qui procèdent, pour reprendre le titre de Chateaubriand, du « génie du christianisme » ? En outre, ne risque-t-on pas, soit que l’on suive l’une ou l’autre de ces orientations, de rompre la mystérieuse unité d’une vie dont le caractère surnaturel semble tenir à l’indissoluble unité et solidarité des vérités doctrinales et des préceptes pratiques ?
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S’il est vrai que l’action n’est point réductible à l’idée de l’action et qu’agir est autre chose encore que penser, nous ne pouvons nous contenter ici de la méthode applicable à l’analyse ou à la synthèse des perceptions, des notions et des constructions mentales. Sans doute la vie intellectuelle est elle-même une forme d’activité ; mais l’acte même de penser, fût-il étudié sous son aspect dynamique et génétique, n’en offre pas moins un caractère d’abstraction, des contours définissables, une fixité plus ou moins stabilisée.
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Agir : mettons-nous une idée claire et distincte sous ce mot si prodigué ?
Est-il même possible de trouver une notion commune à la diversité des applications de ce mot et des emplois qui paraissent incohérents entre eux ? Même à nous restreindre au sens apparemment fort et précis de ce terme, concevons nous qu’une définition réelle fixe les traits spécifiques et les caractères essentiels de ce qui est source d’inépuisable et d’imprévisible fécondité ? Dès l’abord le sentiment plus ou moins obscur de ces difficultés risquerait de nous arrêter si de précédentes recherches sur la Pensée et sur l’Etre ne nous avaient enhardis et pour ainsi dire obligés à regarder en face un problème impossible à supprimer ou à ramener à d’autres aspects de l’enquête philosophique.
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Le dernier effort de l'art, c'est de faire faire aux hommes ce qu'ils veulent, comme de leur faire connaître ce qu'ils savent.
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Maurice Blondel
Les sciences positives ne nous suffisent pas, parce qu'elles ne se suffisent pas.
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Maurice Blondel
Dieu donne à ses créatures de le glorifier, mais c'est en les glorifiant elles-mêmes.
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Devant l’immense complexité des choses et des pensées que les philosophes cherchent à démêler, à mettre bout à bout, à enrouler dans une belle ordonnance, que fait-on trop souvent ? Saisissant un point de l’enchevêtrement, on tire dessus ; et, à moins de beaucoup de malchance, on libère en apparence une longueur plus ou moins encourageante de la trame emmêlée.
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