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Citation de fanfanouche24


Postface- Le livre de C. lu par Jean Starobinski

(...) Comme certains veufs, accroupi devant la soupe qu'elle faisait (je revois tous ces gestes pour soulever le couvercle, remuer, prendre une branchette de sapin, mon Dieu ! elle est là courbée devant moi, de dos, avec sa jupe sombre, elle va me servir) , je sens un vide terrible en même temps : la faute de celui qui reste, vertigineuse dans les plus petits détails [...] Je tisonne. Je tire de la marmite, pour moi, la soupe dans un bol. Je n'ose presque plus faire les gestes qu'elle faisait.
Plus personne.
Je tombe en larmes."

Nous le voyons bien: ce n'est pas de la tristesse qui donne le ton. Au contraire, c'est l'acuité augmentée, qui fait percevoir plus finement, penser avec plus d'insistance, remémorer de façon plus intense. (...) Le Livre de C. n'est pas un livre de mélancolie, même si elle y fait irruption à de certains moments. (...) D'une présence perdue, d'une relation ininterrompue, il résulte que toutes les présences doivent être à nouveau interrogées, toutes les relations réexplorées. En tout sens: avec d'autres disparus, avec les lieux habités, avec le moment présent. Alors peut subvenir la sensation de la vie déserte et, presque aussitôt, un goût de plénitude. Ainsi au début du "chant" intitulé "Le Passage" :
"Le rouge-gorge plaintif siffle mais ce n'est que pour mémoire. On est toujours entre l'hiver et le printemps." (p. 150)
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